Trump – Poutine une diplomatie des petits pas ?

Le sommet d’Anchorage n’a pas été une percée, mais il a peut-être amorcé un changement de posture, ce qui est déjà significatif dans un contexte aussi gelé. Poutine a réussi à se repositionner comme un interlocuteur légitime, malgré son isolement international. C’est une forme de normalisation qui pourrait lui servir dans les négociations à venir.

Un bilan surprenant

• Le ton apaisé du sommet : Malgré l’absence d’accord, Trump et Poutine ont évité les provocations et ont multiplié les gestes symboliques, ce qui peut être vu comme une volonté de rétablir un canal de dialogue durable.
• La reconnaissance mutuelle : Le simple fait que les deux dirigeants se soient rencontrés en tête-à-tête, dans un cadre sécurisé et sans invectives, marque une rupture avec les tensions des années précédentes.
• Des déclarations engageantes : Trump a parlé de « progrès » et Poutine d’un « entretien constructif ». Même si cela reste vague, cela montre une volonté de maintenir le contact.
• Une ouverture vers un processus : Le sommet d’Anchorage pourrait être le premier jalon d’un cycle de rencontres, avec une possible invitation de Trump à Moscou.

Mais concrètement, rien n’est signé

• Pas de cessez-le-feu
• Pas d’accord de paix
• Pas de levée de sanctions

Les limites à ne pas ignorer

• Pas d’inclusion de l’Ukraine : Une diplomatie des petits pas ne peut réussir sans les principaux concernés. L’absence de Zelensky est un signal préoccupant.
• Risque de marchandage bilatéral : Si les « petits pas » se font au détriment de l’intégrité territoriale de l’Ukraine, ils deviennent des reculs déguisés.
• Ambiguïté stratégique : Trump semble naviguer entre volonté de paix et logique transactionnelle, ce qui rend difficile la lecture de ses intentions sur le long terme.

Analyse globale

Ce sommet, bien que symboliquement fort, n’a pas débouché sur des avancées concrètes. Il a surtout mis en lumière les divergences de stratégie et les risques d’un accord bilatéral contournant les partenaires européens et ukrainiens. Le ton conciliant de Trump envers Poutine a été perçu par certains comme une tentative de réinitialiser les relations russo-américaines, mais au prix d’un flou diplomatique préoccupant.