IAM : le syndicat qui fait trembler Boeing

Saint-Louis, Missouri – Devant les grilles de l’usine Boeing Defense, les visages sont fatigués mais déterminés. Sous les banderoles rouges et les slogans revendicatifs, une poignée d’hommes et de femmes tiennent bon. Ce sont les membres du syndicat IAM – fer de lance d’un mouvement qui refuse de s’essouffler.

International Association of Machinists and Aerospace Workers

« On ne demande pas la lune, juste le respect », lâche Mike, soudeur depuis 18 ans, entre deux gorgées de café tiède. À ses côtés, Lisa, technicienne en assemblage, acquiesce : « Nos collègues de l’aviation commerciale ont des primes, des congés mieux payés, une couverture santé plus large. Pourquoi pas nous ? On construit des avions de chasse, on mérite autant. »

Depuis plusieurs semaines, les salariés de la branche défense de Boeing, basée dans la région de Saint-Louis, sont en grève. Leurs revendications sont claires : obtenir les mêmes avantages que leurs homologues du secteur commercial. Mais la direction campe sur ses positions, arguant que les contraintes budgétaires du secteur militaire ne permettent pas les mêmes largesses.

Face à cette fin de non-recevoir, le syndicat IAM a sorti l’artillerie lourde. Mobilisation sur les réseaux sociaux, appels à la solidarité nationale, pression sur les élus locaux et fédéraux. Le président du district 837, qui représente les salariés grévistes, multiplie les interventions médiatiques : « Boeing engrange des milliards, mais refuse de partager équitablement. Nous ne sommes pas des sous-traitants de seconde zone. »

Le soutien politique commence à se faire entendre. Plusieurs élus démocrates du Missouri ont exprimé leur solidarité avec les grévistes, appelant Boeing à « reconsidérer ses priorités humaines ». Des figures syndicales nationales ont également fait le déplacement, transformant les piquets de grève en tribunes militantes.

Mais derrière les discours, c’est une lutte de fond qui se joue. IAM ne veut pas seulement obtenir des concessions : il veut redéfinir le rapport de force entre les salariés et l’un des géants de l’aéronautique mondiale. Et dans cette bataille, chaque jour de grève est une démonstration de résilience.

Un peu plus d’infos sur : IAM – Association internationale des machinistes et des travailleurs et travailleuses de l’aérospatiale

Voici ce qu’on trouve sur leur site :

Près de 600 000 membres actifs et retraités aux États-Unis, au Canada, à Porto Rico, aux îles Vierges et à Guam.

Industries représentées : Le syndicat de l’AIM est l’un des syndicats les plus importants et les plus diversifiés en Amérique du Nord. De Boeing à Lockheed Martin, en passant par United Airlines et Harley-Davidson, vous trouverez des membres syndicaux de l’AIM de tous les horizons.

Vous trouverez nos membres dans les secteurs de l’aérospatiale, des transports, du gouvernement fédéral, de l’automobile, de la défense, du travail du bois et de plusieurs autres industries. Nous représentons les travailleurs d’entreprises aussi diverses que Harley-Davidson, Southwest Airlines, Boeing, Pratt & Whitney, Freightliner, Tennessee Valley Authority et le Bureau of Engraving and Printing.

En tant que plus grand syndicat du transport aérien en Amérique du Nord, le syndicat de l’AIM représente les travailleurs des transports aux États-Unis et au Canada. Le syndicat de l’AIM est également fortement concentré dans les secteurs de l’aérospatiale, de la construction navale, de la fabrication, des pâtes et papiers, des travailleurs du gouvernement et de l’électronique. Le Syndicat international des communications et des transports (TCU) s’est affilié au syndicat de l’AIM le 6 juillet 2005.

Structure organisationnelle : Les travailleurs syndiqués de l’AIM appartiennent à l’une des quelque 1 000 sections locales, qui représentent généralement les employés d’une ou de plusieurs entreprises. Les sections locales sont affiliées à un district syndical de l’AIM, qui représente généralement un territoire géographique plus vaste. L’administration centrale syndicale de l’AIM coordonne et soutient les activités du district et des sections locales.

Histoire : Le syndicat IAM est l’un des plus anciens syndicats des États-Unis et l’un des rares syndicats fondés dans le Sud. Le syndicat de l’AIM a été fondé le 5 mai 1888 par 19 machinistes de chemin de fer lors d’une réunion secrète dans une fosse de locomotives à Atlanta, en Géorgie.

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