
La maison de Cecilia est désormais imprégnée d’une tension palpable. Les murmures dans les rues, les articles dans les journaux lus à voix basse par Maria, tout indique que le vent tourne.
Episode 3 : Une conscience en éveil
Cecilia écrit
- Elle commence à rédiger dans des cahiers qu’elle cache sous son lit.
- Elle donne la parole aux invisibles : journaliers, anciens esclaves, métis sans terre.
- Elle échange des lettres avec des intellectuels abolitionnistes à Rio.
Dialogue entre Cecilia et Antonio – sous les jacarandas en fleurs
Cecilia marche aux côtés d’Antonio dans l’allée qui mène au vieux puits. Elle s’arrête, le regard plongé dans les cimes violettes.
Cecilia : « Connais-tu Nísia Floresta, Antonio ? Elle est née en 1810, au Rio Grande do Norte. Une pionnière. Une voix féminine à une époque de silence. Elle a fondé une école pour les jeunes filles, écrit dans les journaux, et défendu les esclaves et les peuples indigènes. Une femme de feu dans une époque de cendre. »
Elle reprend, les yeux étincelants :
« Elle écrivit des textes comme ‘Direitos das Mulheres e Injustiça dos Homens’. Elle parlait d’égalité, d’instruction, de dignité. Et moi… je l’ai lue en cachette. Elle m’a donné la permission de penser librement. »
Antonio la regarde, impressionné. Il griffonne dans son carnet :
« Cecilia parle de Nísia comme on parle d’une étoile. Lointaine, mais capable d’illuminer le présent. »
Sous le porche de la maison, le ciel se teinte de rose et d’orange. Antonio est assis sur une marche, son carnet ouvert sur les genoux. Cecilia sort discrètement un cahier de sous son lit, le tient contre elle comme un trésor, puis s’installe à ses côtés. Maria, un peu plus loin observe sa fille avec fierté.
Cecilia (d’une voix douce mais assurée) :
“Éduquer une femme, c’est élever une nation. Refuser à une fille l’instruction, c’est condamner l’avenir à l’ignorance.”
Elle lève les yeux vers Antonio, qui l’écoute, captivé.
Cecilia :
Nísia disait aussi que la dignité ne se mendie pas, elle s’affirme. Et que les femmes, les esclaves, les indigènes… tous ont droit à la lumière.”
Un silence. Le vent fait bruisser les feuilles des jacarandas.
Antonio (presque en chuchotant) :
“Tu lis comme si tu écrivais. Comme si ces mots étaient les tiens.”
Cecilia (sourit) :
“Peut-être qu’ils le deviennent, quand on les porte assez longtemps.”
Antonio note dans son carnet :
“Ce soir, Cecilia m’a lu le feu. Pas celui qui brûle, mais celui qui éclaire.”
Antonio note :
« Je sens que le sol tremble. Pas violemment, mais comme lorsque la pluie prépare la terre avant la germination. Cecilia et Maria sont les gouttes. »
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