
La science alerte, le politique tergiverse. La loi Duplomb rouvre la porte à l’utilisation contrôlée d’un pesticide que les autorités françaises avaient interdit pour des raisons sanitaires. Ce revirement suscite une levée de boucliers dans les milieux médicaux et scientifiques. Une tribune publiée dans Le Monde, signée par des sociétés savantes et associations de patients, appelle le Conseil constitutionnel à censurer le texte.
Une alerte fondée
« La loi Duplomb ne passe pas », écrivent les signataires. Parmi eux, la Société française de pédiatrie, le CNRS, la Fondation pour la Recherche Médicale, et plusieurs collectifs de patients. Leurs arguments sont clairs : les effets sur les enfants, les nourrissons et les générations futures sont avérés. Ils demandent que le principe de précaution, inscrit dans la Charte de l’environnement, soit respecté.
« Nos règles constitutionnelles peuvent et doivent être interprétées à la lumière des données scientifiques », affirme la tribune.
Une décision à enjeu moral
Derrière cette loi, il y a une tension entre le court terme économique et le long terme sanitaire. Si les industriels invoquent la compétitivité et l’emploi, les scientifiques posent une question cruciale : quelle est la valeur d’une économie qui met en péril la santé des plus jeunes ? On ne peut pas protéger la compétitivité à tout prix — surtout pas au prix du vivant.
Poster un Commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.