
Quand le calendrier parlementaire devient un outil d’évitement démocratique. Le 22 juillet, en plein cœur de l’été, la loi Duplomb est adoptée par l’Assemblée nationale, dans un climat de relative indifférence médiatique. Pourtant, ce texte permet la réintroduction, sous conditions, d’un pesticide interdit depuis 2018. Loin d’un débat transparent et pluraliste, le gouvernement a choisi un moment où l’attention citoyenne est naturellement réduite.
Une stratégie du silence
Loin d’être anodine, cette méthode d’adoption laisse penser à une volonté d’échapper à la mobilisation. Mois d’été, vacances scolaires, légèreté dans les médias… tout semblait fait pour que la loi passe comme une lettre à la poste. C’est d’ailleurs ce que plusieurs élus, en privé, reconnaissent. Ils ont parié sur l’épuisement militant et sur le manque de mobilisation générale.
Mais cette fois-ci, la réponse citoyenne a dépassé les espérances. En quelques semaines, plus de deux millions de signatures ont été recueillies via une pétition contre le texte. Preuve que les Français n’ont pas déconnecté — ils ont simplement changé de terrain : réseaux sociaux, groupes de discussion, relais locaux.
Une méthode devenue système
Ce n’est pas la première fois qu’une loi sensible est votée en période creuse. Ce jeu avec le calendrier parlementaire devient un modus operandi : contourner les débats, minimiser les oppositions, et éviter le tumulte. Or, cette tactique soulève une question fondamentale : peut-on confisquer le débat démocratique au nom de la commodité politique ?
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