
Cela ravive un vieux conflit frontalier qui remonte à plus d’un siècle.
Ce qui se passe actuellement
Affrontements meurtriers ont éclaté pour le deuxième jour consécutif, le 25 juillet 2025, le long de la frontière entre les deux pays. Plus de 138 000 civils thaïlandais ont été évacués des zones touchées.
Les combats impliquent tanks, avions de chasse F-16, artillerie lourde et roquettes BM-215. Le bilan humain est lourd : 15 morts côté thaïlandais, dont des civils, et 1 mort côté cambodgien, avec plusieurs blessés.
Origine du conflit
Le différend porte sur le tracé de la frontière, défini par les accords franco-siamois de 1907. Le temple de Preah Vihear, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, est au cœur des tensions. Bien que la Cour internationale de Justice ait attribué le temple au Cambodge en 1962 et confirmé en 2013, la Thaïlande conteste toujours certaines zones environnantes.
Déclencheur récent
Le 28 mai, un soldat cambodgien a été tué dans une zone disputée, déclenchant une série d’escalades.
Le 23 juillet, une mine antipersonnel a blessé cinq soldats thaïlandais, ce qui a conduit à l’expulsion mutuelle des ambassadeurs.
Implications géopolitiques
Le conflit Cambodge-Thaïlande dépasse largement une simple querelle de frontière. Il reflète des dynamiques régionales et internationales complexes :
Nationalisme exacerbé : Les deux gouvernements utilisent le différend pour renforcer leur légitimité intérieure. En Thaïlande, l’armée reprend du poids politique, tandis qu’au Cambodge, Hun Manet affirme son autorité en mobilisant l’opinion publique2.
Fragilité des institutions : La suspension de la Première ministre thaïlandaise Paetongtarn Shinawatra, après la fuite d’un appel avec Hun Sen, montre comment la crise affecte directement la stabilité politique. Diplomatie régionale mise à l’épreuve : L’ASEAN, présidée par la Malaisie, tente une médiation, mais son efficacité est limitée par sa politique de non-ingérence. Rôle des grandes puissances : La Chine, les États-Unis, la France et l’Union européenne appellent à la désescalade. La Chine insiste sur le fait que le conflit est une « séquelle du colonialisme occidental ». Justice internationale contestée : Le Cambodge privilégie la Cour internationale de Justice (CIJ), tandis que la Thaïlande rejette son autorité et préfère des négociations bilatérales6.
Précédents historiques
Le conflit s’inscrit dans une longue série d’affrontements et de litiges :
- Traités franco-siamois (1904–1907) : Ces accords ont redéfini les frontières entre le Siam (Thaïlande) et l’Indochine française (Cambodge), mais les cartes coloniales ont laissé des zones floue.
- Temple de Preah Vihear : Attribué au Cambodge par la CIJ en 1962, puis confirmé en 2013, ce temple est un symbole de souveraineté et de fierté nationale. Son accès via la Thaïlande reste un point de friction
- Affrontements de 2008–2011 : Des escarmouches autour du temple ont fait 28 morts et des milliers de déplacés. La CIJ a réaffirmé la souveraineté cambodgienne, mais Bangkok conteste toujours.
- Crise de 2025 : Déclenchée par la mort d’un soldat cambodgien en mai, suivie d’une explosion de mine en juillet, elle ravive les tensions et provoque des affrontements d’une intensité inédite depuis 2011.
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