Loi Duplomb : une victoire des lobbys agricoles ?

Adoptée en un temps record, la loi Duplomb autorisant l’usage dérogatoire de l’acétamipride laisse planer une interrogation majeure : qui tire les ficelles ? Derrière l’urgence invoquée, de nombreux observateurs pointent une influence décisive des lobbys agricoles, notamment celle de la FNSEA. Ce texte revient sur le rôle des groupes d’intérêt et les zones d’ombre du processus législatif.

Un vote, mille suspicions

La FNSEA : acteur majeur du débat agricole

  • Premier syndicat agricole français, la FNSEA représente les grands exploitants et les modèles productivistes.
  • Elle entretient des liens étroits avec les ministères de l’Agriculture et les commissions parlementaires.
  • Lors des débats, son discours axé sur la compétitivité européenne et les menaces sanitaires a largement orienté les arguments pro-acétamipride.

Un parcours parlementaire expéditif

  • La loi Duplomb a été adoptée en moins de deux semaines, via une motion de rejet préalable qui a empêché tout débat en séance.
  • Certains députés dénoncent une pression intense exercée par des représentants d’intérêts, avec des rencontres informelles et des amendements écrits à l’extérieur du Parlement.
  • Le processus est qualifié de “confiscation démocratique” par plusieurs juristes et élus minoritaires.

Lobbying : cadre légal ou jeu d’influence ?

  • Depuis la loi Sapin II (2016), les lobbys doivent s’inscrire auprès de la HATVP et déclarer leurs activités.
  • Pourtant, la traçabilité réelle de leur influence reste faible : les auditions ne sont pas toujours publiques, et les propositions d’amendement ne sont pas attribuées clairement.
  • L’idée d’une empreinte législative, qui documenterait chaque influence reçue par les parlementaires, est toujours en attente.

Des voix qui s’élèvent contre l’opacité

  • Plusieurs ONG, juristes, journalistes et citoyens réclament une réforme profonde du système de lobbying.
  • Des députés proposent des lois sur la transparence et l’interdiction des lobbyistes au sein même du Palais Bourbon.
  • La pétition contre l’acétamipride devient le symbole d’un ras-le-bol citoyen, face à une démocratie trop souvent biaisée par des intérêts privés.

Démocratie ou lobbycratie ?

La loi Duplomb révèle une fracture : celle entre une élite politique en prise avec des puissants acteurs économiques, et une société civile qui réclame débat et éthique. Tant que les influences ne seront pas pleinement visibles, le soupçon restera. Cette mobilisation pourrait être le catalyseur d’une réforme plus profonde, vers un Parlement réellement au service des citoyens.

Cette pétition a recueilli plus de 1,9 million de signatures au 25 juillet 2025.

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