
Sous un soleil de plomb et des orages capricieux, le Festival d’Avignon a poursuivi sa mue entre effervescence artistique et tension critique. Les scènes se sont multipliées dans les recoins les plus inattendus, de la Cour d’Honneur aux parkings souterrains, offrant un panorama audacieux du théâtre contemporain. Ce tour d’horizon des 22, 23 et 24 juillet vous propose une plongée dans les spectacles qui électrisent, les critiques les plus acérées, et un regard personnel signé Antonio.
Les spectacles qui font sensation (22–24 juillet)
- La Vengeance des Marées de Léa Delerue : une performance aquatique dans une piscine municipale vide, saluée pour sa beauté sèche et sa poésie anxieuse.
- Nos cœurs sauvages par L’Instant Suspendu : une ode à la jeunesse rebelle, immersive et vibrante, qui transforme le théâtre en fête clandestine.
- Le Procès Pelicot : un hommage poignant à Gisèle Pelicot, mis en scène par Milo Rau, qui a marqué les esprits au Cloître des Carmes.
- L’empreinte du silence de Benjamin Abitan : une expérience sonore électroacoustique au cloître des Célestins, méditative et sensorielle.
- Les Perses de Gwenaël Morin : théâtre antique revisité, provoquant un véritable émoi critique.
Les critiques les plus piquantes
- Les Promesses du vide : salué pour son dispositif scénique fascinant, mais critiqué pour une dramaturgie jugée absconse.
- Mon Voisin est une voix : performance dans des halls d’immeubles, concept original mais réception mitigée.
- Le Soulier de satin : interrompu par des pluies torrentielles, la représentation dans la cour d’honneur a viré au cauchemar malgré les efforts d’Éric Ruf.
Perspectives – Antonio, en quête d’éclats
Antonio abandonne cette fois les métaphores tectoniques pour explorer le théâtre comme art du miroir brisé.
“Ce théâtre ne reflète pas nos vies : il les diffracte, les morcelle, les fait scintiller dans l’éclat du chaos.”
Il remarque une tendance aux performances fragmentaires, où le récit éclate en morceaux, laissant au spectateur le soin de recomposer sa propre version.
- Dans Nos cœurs sauvages, la narration éclate comme une fête sans ligne directrice.
- L’empreinte du silence refuse toute cohérence verbale pour laisser place aux textures sonores.
- Le Procès Pelicot dérive volontairement de la biographie pour inventer un mythe posthume.
Antonio voit dans cette désarticulation un geste d’émancipation : l’artiste cesse de guider, il propose des éclats à assembler librement. Et selon lui, c’est là que réside le vrai acte politique de cette édition.
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