Le souffle du vivant à la Biennale d’Autun

Les 21 et 22 juillet 2025, la Biennale d’Autun a proposé bien plus qu’un rendez-vous artistique : une immersion dans une poétique du vivant, où le sacré affleure dans les gestes, les silences et les pierres. Entre danse, sculpture, calligraphie et rencontres intimes, l’événement a dessiné une respiration collective, invitant chacun à ralentir, écouter et sentir. Ce souffle du vivant, subtil et vibrant, résonne encore — comme une invitation à habiter le monde autrement.Quand l’art sacré devient un langage de l’âme.

Lundi 21 juillet

  • Spectacle de danse : Le chorégraphe béninois Koffi Kôkô a présenté Le Tiers Espace dans les jardins de l’évêché, en résonance avec les sculptures de Robert Schad et les percussions de Manos Tsangaris.
  • Visites guidées : À 14h, les visiteurs ont exploré six lieux d’exposition autour de la cathédrale Saint-Lazare.
  • Ateliers participatifs : À 15h, les artistes Sarkis et Éden Morfaux ont animé des ateliers d’aquarelle et de calligraphie sacrée à la chapelle des Sept Dormants.

Mardi 22 juillet

  • Rencontre artistique : À 15h, Hubert de Chalvron, artiste et ancien diplomate, a partagé son approche de l’art sacré à la chapelle de la Maison Saint-Antoine.
  • Expositions : Les œuvres de Omar Ba, inspirées du conte initiatique Kaïdara, ont continué de captiver le public avec leurs figures mystiques et leur quête de sagesse.

Une expérience sensorielle et spirituelle

  • Chaque lieu patrimonial devenait un espace de résonance, où les œuvres dialoguaient avec les pierres, les vitraux et les silences.
  • Le public était invité à cheminer entre les arts : peinture, sculpture, vidéo, photographie, mosaïque, danse, chant, cinéma, lectures et performances.

Une scène cosmopolite

  • Des artistes comme Bill Viola, Sarkis, Elaine M Goodwin, Omar Ba ou Jill Galliéni ont offert des visions singulières du mystère, de la mémoire et de la transcendance.
  • Le sacré n’était pas cantonné au religieux : il s’exprimait dans les mythes, les rituels, les quêtes intérieures et les récits oubliés.

Une rencontre avec soi et les autres

  • Les visiteurs ont pu participer à des ateliers d’aquarelle et de calligraphie, écouter des contes orientaux, assister à des concerts grégoriens ou échanger avec les artistes dans des rencontres ouvertes.
  • L’ambiance générale était celle d’un dialogue entre les cultures, les générations et les sensibilités, dans une ville qui devenait elle-même œuvre d’art.

Zoom : Une spiritualité incarnée

Lors de la rencontre du 22 juillet à la chapelle de la Maison Saint-Antoine, Hubert de Chalvron a offert une plongée intime dans son univers artistique, où l’art sacré devient un langage de l’âme.

  • Il a partagé comment ses œuvres, notamment les Danses macabres, sont nées d’une méditation sur la condition humaine, inspirée par Botticelli, Dante et les enluminures médiévales.
  • Pour lui, la mort n’est pas une fin mais un miroir : elle révèle notre égalité et nous invite à vivre pleinement. Ses tableaux sont une écriture sans mots, à la croisée de la musique, de la peinture et de la poésie.

Une démarche artistique singulière

  • Ancien lauréat du Prix Fénéon, il a commencé par des œuvres à caractère social avant de se consacrer à des sujets religieux et spirituels.
  • Il évoque son désir de s’effacer derrière l’œuvre, laissant le visiteur libre de ressentir sans être guidé.
  • Son séjour en Chine en 2014 a renforcé son lien avec la calligraphie et la représentation sacrée, ses œuvres y ayant été publiées trois années de suite.

Une rencontre marquée par l’écoute

  • Loin d’un discours magistral, Hubert a proposé une conversation ouverte, où chaque question du public nourrissait sa réflexion.
  • Il a insisté sur la générosité de l’artiste, qui consiste à représenter l’humain dans sa fragilité et sa grandeur.

Le regard d’Antonio

« La Biennale d’Autun s’est révélée comme une respiration, une halte dans le rythme effréné du monde. À travers les gestes des artistes, les pierres séculaires et les silences habités, j’ai perçu l’écho d’une beauté qui ne cherche pas à convaincre, mais à éveiller. Ce que j’emporte de ces deux journées, ce n’est pas tant une réponse que le vertige d’une question : celle de notre place dans le vivant, dans le sacré, dans l’écoute. Et peut-être qu’en acceptant de ne pas tout saisir, on apprend à mieux accueillir. »

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