
Sous le soleil ardent d’Avignon caché parfois par quelques nuages, les rues vibrent au rythme du théâtre. Le festival bat son plein, entre expérimentations artistiques audacieuses et envolées classiques. Aujourd’hui encore, à trois jours de la fin,l’art s’invite partout : sur les scènes, dans les cafés, et même au cœur des débats citoyens.
Ce qui nous attend aujourd’hui – IN et OFF
- Dans le IN :
- “Les Possédés” de Polina Borisova, une réinvention du théâtre russe traversée par des ombres dansantes.
- “L’empreinte du silence” de Benjamin Abitan, une performance sonore qui promet de subvertir l’espace du cloître des Célestins.
- Dans le OFF :
- “Nos cœurs sauvages” par la compagnie L’Instant Suspendu, une ode à la jeunesse rebelle.
- “Le Syndrome d’Orphée”, solo poétique sur la perte et la renaissance, à découvrir dans une cour d’école transformée en antre mythologique.
Zoom sur – L’empreinte du silence
– Benjamin Abitan : Au cloître des Célestins, cette performance sonore transforme l’espace en caisse de résonance.
- Le public est immergé dans un dispositif électroacoustique qui capte les sons du lieu, les amplifie, les distord.
- Abitan joue avec les seuils de perception : bruits de pas, froissements, respirations deviennent matière dramaturgique.
- C’est une expérience méditative, presque chamanique, qui invite à écouter ce qu’on ne perçoit plus dans le tumulte du monde.
Échos de la veille
Notre équipe sur place — Lucie, Noura, Enzo et Bello — rapporte :
- Une ambiance électrique lors de la première de “Le Dernier feu” (IN), qui a suscité à la fois des larmes et des applaudissements nourris.
- Un OFF marqué par l’humour grinçant de “Je suis pas là”, qui a rassemblé une foule compacte dans les ruelles.
- Noura note un public de plus en plus jeune, friand de formats hybrides mêlant musique live et monologues.
Zoom sur “Nos cœurs sauvages” – Compagnie L’Instant Suspendu
Présenté dans le OFF du Festival d’Avignon 2025, ce spectacle est une véritable bouffée d’air libre, un cri poétique porté par une troupe jeune et engagée.
- Thématique : La pièce explore les élans de la jeunesse contemporaine — ses colères, ses désirs, ses utopies. Elle parle d’amour libre, d’identité, de révolte contre les normes sociales et les carcans familiaux.
- Mise en scène : Inspirée du théâtre de rue, la scénographie est mobile, immersive, et joue avec les éléments du décor urbain. Les comédiens interpellent le public, brisent le quatrième mur, chantent, dansent, déclament.
- Écriture : Le texte alterne entre prose brute et envolées lyriques. Certains passages sont issus de témoignages réels, d’autres sont des fragments de journaux intimes réinventés.
- Ambiance : Lucie, de notre équipe, a décrit une atmosphère électrique : “On avait l’impression d’assister à une fête clandestine, mais avec des mots qui frappent juste.”
Ce spectacle est un manifeste vivant, une célébration de la pluralité des voix et des corps. Il ne cherche pas à convaincre, mais à faire ressentir. Et ça fonctionne : les spectateurs sortent souvent émus, parfois chamboulés, toujours pensifs.
Notes d’Antonio – Le théâtre comme terrain politique
Le théâtre à Avignon ne se contente jamais de divertir. Cette année, plusieurs spectacles explorent des thématiques politiques brûlantes : immigration, écologie, mémoire coloniale… La pièce “Frontières” dans le IN fait parler les corps autant que les mots pour questionner les murs que nos sociétés érigent. Et dans le OFF, “Article 13” interroge l’Europe et ses paradoxes, mêlant satire et témoignages. On assiste donc à une édition où l’engagement devient une matière dramaturgique, un miroir tendu à notre époque.
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