
Avignon poursuit son effervescence rituelle, entre ferveur collective et vertiges solitaires.
Ce 11 juillet 2025 à Avignon
Sous le ciel écrasant de juillet, les visages, les voix et les formes scéniques dessinent un théâtre multiple, traversé de désirs, de fractures et d’élans. Aujourd’hui, notre équipe poursuit ses explorations, entre scènes officielles et lieux insolites, avec une attention particulière aux tensions poétiques et politiques qui traversent cette édition. Les spectacles du jour, comme ceux qui ont résonné hier dans les regards de Lucie, Noura, Enzo et Bello, témoignent d’un art qui s’aventure, bouscule ou se replie – parfois dans le silence des marges.
Au cœur de cette traversée, une réflexion s’impose : le OFF, ce territoire vivant et libre, semble plus que jamais à défendre, non comme vestige, mais comme lieu fragile et essentiel du théâtre d’aujourd’hui.
IN – Théâtre institutionnel, puissance scénique
Aujourd’hui, la programmation IN nous propose une plongée dans des univers contrastés et puissants :
- « Éden(s) » – mise en scène par Claire Lasne-Darcueil Une fresque sensorielle sur la mémoire collective et l’effacement des récits minoritaires. Présenté dans la Cour du Lycée Saint-Joseph, ce spectacle promet une expérience immersive, presque liturgique.
- « L’Avenir est en feu » – conception et texte de Stéphane Braunschweig Un drame social porté par une scénographie incandescente. Le Théâtre Benoît XII accueille cette fresque contemporaine sur la fracture générationnelle et les utopies brûlées.
- « Tout ce que je sais » – création de Tidiani N’Diaye Une performance danse-texte vibrante, entre oralité africaine et ruptures chorégraphiques. À voir au Gymnase du lycée Aubanel.
OFF – Diversité radicale, théâtre libre
Du côté du OFF, l’énergie déborde et les propositions se multiplient dans les recoins d’Avignon :
- « Fumer tue » – cie Le Dernier Crâne Dans une cave transformée en salle de théâtre, ce monologue corrosif interroge la dépendance, les politiques de santé et l’obsession du contrôle.
- « Les Travestis d’Émile » – Théâtre du Chêne Noir Une comédie tragique en costume sur l’identité, le corps et le regard des autres. Portée par une troupe flamboyante qui mêle théâtre et cabaret.
- « Tracés » – Collectif Inverso Théâtre documentaire urbain : récit d’un quartier démoli, reconstruit, digéré… joué dans un jardin partagé, en dialogue avec les habitants d’Avignon.
Échos de la veille – Regards croisés
- Lucie revient sur « Les Ombres de la mémoire », un spectacle intimiste mêlant danse et poésie.
- Noura nous parle de « Révoltes » joué en plein air, qui interroge les formes de résistance dans l’histoire.
- Enzo partage son enthousiasme pour « L’Ennemi intérieur », une mise en scène radicale et immersive.
- Bello évoque l’installation-performance « Chambre 204 » qui dérange et fascine par son approche sensorielle.
Notes d’Antonio – Politique et théâtre
Antonio aborde en filigrane les tensions structurelles du OFF, avec en ligne de mire sa contribution à la rubrique Débats de demain.
“Le OFF, autrefois espace d’expérimentation radicale, semble pris en étau entre l’utopie artistique et l’impératif de survie. Il est urgent de le défendre non par nostalgie, mais parce qu’il incarne encore un théâtre vivant, libre, populaire, et infiniment fragile.”
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