
C’est un tissage délicat entre l’intime et l’universel, entre l’engagement d’un regard et la tendresse d’un instant partagé. Un petit morceau d’éternité suspendu sous un cerisier en été que je vous offre.
Ce qui pousse sous le cerisier
Entre les pages du Festival et les sillons d’un potager, il est une manière d’habiter le monde avec attention. Ce texte est né d’un soir doux à Châtellerault — entre les tomates, les réflexions sur la scène, et un apéro partagé sous un cerisier.
C’est un poème, oui, mais aussi un regard : celui d’un spectateur-jardinier qui mesure le bonheur à l’échelle de ce qu’il cultive, pense, et aime. Le théâtre, les légumes, la parole… tout cela pousse, tout cela dialogue.
Ce matin, je vous invite à vous asseoir quelques instants sous l’arbre avec nous, et à écouter ce qui bruisse entre terre et tréteaux. Car parfois, la philosophie naît d’un verre de vin et d’un rayon de soleil bien placé.

Poème à deux voix, Antonio le jardinier, Antonio le spectateur
VOIX 1 – Le jardinier : J’ai semé deux fois des pommes de terre. Pas par oubli, non — par fidélité. À Châtellerault, la terre se réveille tôt cette année. Et mes tomates brillent déjà comme des soleils anciens.
VOIX 2 – Le spectateur : Pendant ce temps, à Avignon, Les fauteuils du IN s’emplissent de silences polis. Le pathos valse avec la mise en scène. Et le OFF, là-bas, fait claquer ses idées sur l’asphalte.
VOIX 1 – Sous mon cerisier qui joue les parasols, on boit un verre de vin. Je regarde les courgettes vertes et jaunes se dresser, fières, alors que l’aubergine médite dans son costume d’encre.
VOIX 2 – Moi je lis Télérama le matin, puis je foule la Cour des Miracles le soir. Je vois les critiques sourire en coin, mais je sens qu’ils n’ont pas goûté à ta ratatouille.
VOIX 1 – Mon potager, c’est ma scène intime. Je cueille l’instant comme d’autres applaudissent. Le basilic joue des solos au vent. Et les poivrons murmurent des textes brûlants.
VOIX 2 – Au Festival, certains mots crient trop fort pour être sincères. Mais parfois — oh parfois — une pièce me bouleverse. Alors je songe : Peut-on trouver le sublime dans les choses simples ?
VOIX 1 – Le bonheur, mon ami, est à portée de main. Encore faut-il avoir la sagesse de le tenir sans le serrer.
VOIX 2 – Et si les critiques s’asseyaient un soir sous ton cerisier ? Peut-être comprendraient-ils que le théâtre aussi pousse mieux quand on lui laisse de l’espace.
ENSEMBLE – Spectateurs du monde, de la terre ou de la scène, Nous regardons vivre – et c’est déjà beaucoup.
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