
Ils parlent italien, allemand, français, anglais, mais ne se comprennent pas. Ce chaos linguistique devient le miroir d’un monde désaccordé.
Un refuge, un sommet, une satire
Dans Le Sommet, Christoph Marthaler transforme un modeste refuge alpin en théâtre du pouvoir. Ce décor minimaliste – lits superposés, micro-ondes, extincteur, rocher en carton-pâte – devient le lieu d’une rencontre improbable entre personnages venus de tous horizons.
Une partition sonore décalée
Marthaler orchestre une symphonie de gestes millimétrés, de musiques à contretemps et de dialogues absurdes. Accordéon, folklore autrichien, airs d’opéra… tout se mêle dans une cacophonie savamment maîtrisée. Les acteurs – dont Graham F. Valentine et Lukas Metzenbauer – incarnent des figures énigmatiques : dirigeants, skieurs perdus, agents secrets ? Peu importe. Ce flou est volontaire.
Une critique mordante du pouvoir
Derrière le burlesque, Marthaler signe une satire grinçante. Il pointe les décisions absurdes prises « au sommet », les silences complices face aux conflits mondiaux, les postures creuses des dirigeants. Le Sommet devient un contre-sommet, une mise en scène du vide politique, où les costumes d’apparat cachent l’impuissance.
Un théâtre engagé et poétique
Avec sa mise en scène à la fois rigoureuse et délirante, Marthaler rappelle que le théâtre peut être un lieu de résistance. Il ne donne pas de réponses, mais invite à la réflexion. Son spectacle, présenté à la FabricA jusqu’au 17 juillet, est une des pépites de cette 79e édition du Festival d’Avignon.
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