Journal du Festival d’Avignon – 9 juillet 2025

Ce matin, le vent s’est calmé, mais l’air reste chargé de promesses. À 6h, je retrouve Diego, toujours aussi matinal, cette fois avec un pain au levain qu’il a lui-même façonné. Nous marchons lentement, savourant le silence avant la tempête théâtrale. Le festival continue de nous tendre des miroirs : parfois déformants, parfois limpides, mais toujours nécessaires.

Ce qui nous attend aujourd’hui

Dans le IN :

  • Cour d’honneur : Les Égarés de Wajdi Mouawad – une fresque intime sur les liens familiaux brisés par l’exil et le temps.
  • Cloître des Carmes : Les Enfants de la poussière de Céline Champinot – théâtre choral et onirique sur les héritages invisibles.
  • Carrière de Boulbon : Le Cri des lucioles de Dieudonné Niangouna – une épopée urbaine entre slam, mémoire et chaos.
  • Gymnase du Lycée Aubanel : Fragments d’un monde en flammes de Tamara Al Saadi – théâtre documentaire et poétique sur les luttes écologiques.

Dans le OFF :

  • À 11h, Place des Corps-Saints : Les Funambules par la compagnie Les Échappés – théâtre de rue suspendu entre ciel et bitume.
  • À 17h, dans une cave voûtée : La Peau des autres – huis clos sensoriel sur l’identité et la transmission.
  • Ce soir, à 23h au Théâtre des Doms : Nuit blanche avec Pessoa – un cabaret littéraire halluciné.

Échos de la veille

  • Lucie (Cloître des Carmes) : “J’ai pleuré pendant La Langue des cendres. Pas de tristesse, mais de reconnaissance. Quelque chose en moi a été nommé.”
  • Bello (toujours là) : “J’ai vu un rideau respirer. Il m’a raconté une histoire d’amour.”
  • Enzo (Cour d’honneur) : “J’ai pas tout compris, mais j’ai senti que c’était important. Comme quand on regarde un feu de camp.”

Notes d’Antonio

Le 8 juillet a confirmé une tendance : le théâtre s’éloigne du didactisme pour mieux nous frôler. Il ne cherche plus à convaincre, mais à contaminer. Les spectacles les plus puissants ne criaient pas, ils murmuraient. Et dans ces murmures, j’ai entendu des cris anciens, des douleurs tues, des espoirs tenaces. Le militantisme, ici, devient une forme de tendresse.

Ce soir je rentre à Châtellerault mais l’équipe est aux aguets.

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