
Le 7 juillet a confirmé une tendance : le théâtre engagé est partout, mais il ne crie pas toujours. Il murmure, il danse, il creuse. La scène avignonnaise semble avoir trouvé un fragile équilibre entre discours militant et langage artistique. Voici ce qu’en disent les critiques, les spectateurs… et ce que nous retenons.
Les spectacles qui font sensation (édition du 8 juillet)
Les Égarés – mise en scène de Milo Rau (In) • Une fresque sur les disparus, jouée dans la Cour d’honneur. • Divise : certains saluent sa puissance politique, d’autres dénoncent une forme trop démonstrative. • Le Monde : « Un théâtre de la mémoire, frontal, nécessaire. » • La Croix : « Quand le silence devient plus fort que le cri. »
Corps en veille – de Dorothée Munyaneza (In) • Entre danse et témoignage, un corps qui parle l’histoire. • Ovation discrète mais profonde. • Télérama : « Le corps comme archive vivante. Une œuvre qui ne s’explique pas, elle s’éprouve. »
Le Chant des pierres – de Wajdi Mouawad (In) • Mythe, exil, résonances minérales. • Libération : « Une poésie tellurique, un théâtre qui respire. » • Certains critiques regrettent une dramaturgie trop éclatée.
Nous, les fragments – Cie Les Égarés (Off) • Joué dans une cour d’école, sans décor. • France Culture : « Une parole brute, sans filtre. Le théâtre comme cri de terrain. »
La Faille – Cie L’Œil nu (Off) • Huis clos familial, mémoire intime. • Le Figaro : « Une belle sobriété, mais un propos trop attendu. »
Les critiques les plus piquantes
• France Inter : « Le militantisme est partout, mais rarement pesant. On sent une volonté de faire théâtre, pas seulement tribune. » • Le Figaro : « Le In se prend au sérieux, le Off expérimente. Mais où est passée la légèreté ? » • Télérama : « Une édition marquée par les corps : corps souffrants, corps résistants, corps absents. »
En perspective : la vision d’Antonio
Alors, quel est le constat du 7 juillet ?
Le militantisme était bien présent, mais rarement pesant. Il traversait les corps, les silences, les mythes. Il y avait matière à engagement, mais peu d’excès. Le théâtre, hier, semblait encore capable de faire entendre sans asséner, de faire ressentir sans convaincre.
Dans les jours à venir, nous continuerons à observer cette tension fertile entre forme et fond, poétique et politique, cri et écoute.
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