
Le Festival d’Avignon du 4 au 26 juillet, n’a pas encore levé son rideau, mais déjà, dans l’air vibrant de juillet, un mot s’impose : ensemble. Non comme un slogan plaqué, mais comme une vibration souterraine qui irrigue la programmation, les gestes artistiques, et peut-être même notre besoin de faire récit commun.
Une équipe sur le terrain, Lucie, Noura, Enzo
À distance, depuis le calme feutré de mon bureau, je m’apprête à traverser ce festival avec mes sens tendus vers l’invisible. Car Avignon est un théâtre qui déborde de ses murs : ce sont des corps qui dansent pour traduire ce que les mots n’osent dire, des langues qui se croisent et se frottent, des spectateurs aux parcours dissonants qui s’assoient dans l’ombre d’une même cour pour écouter, vibrer, questionner.
Une utopie fragile et féconde
« Ensemble », cela peut être une épreuve. Qui invite-t-on à la table ? Qui reste sur le seuil ? Ce mot simple devient un terrain artistique et politique. Les spectacles du In comme du Off interrogent justement ces lignes de partage : entre mémoires oubliées et récits dominants, entre espoirs universels et colères singulières.
En 2025, c’est la langue arabe qui est conviée comme un souffle familier : non pas exotique, mais essentielle. C’est la danse qui dit l’indicible. Ce sont des artistes du Brésil, d’Ouzbékistan, de Palestine ou de Belgique qui tendent des fils entre continents.
Tenir un journal d’Avignon
Mon ambition est modeste mais sincère : écouter, relayer, interpréter grâce à mon équipe sur le terrain : Lucie, Noura et Enzo. Chaque jour, une immersion. Un regard. Une voix. Peut-être la vôtre. Ici, à travers ce carnet imaginaire, je vous propose un pas de côté — là où théâtre et monde s’entrelacent.
Billet de Lucie – 1er juillet 2025
J’écris ces lignes depuis une terrasse ombragée de la rue Guillaume-Puy. L’air sent le papier brûlé des tracts, le café trop court et l’attente… l’attente de tout ce qui va surgir.
Je ne suis pas seule à vouloir capter l’indicible de ce festival. Noura, à l’œil infaillible, traque les émotions cachées derrière ses clichés. Enzo, lui, sautille d’un théâtre à un autre, toujours prêt à me lancer un “t’as vu ça ?” entre deux bières tièdes.
Nous ne faisons partie d’aucune troupe, nous ne sommes attendus par personne — et c’est peut-être cela qui nous rend attentifs. Ce que nous verrons, ressentirons, raterons, vivra ici. Puis, chaque jour, je t’enverrai un éclat de ce tout.
— Lucie
A demain…
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