
La France a connu de nombreuses vagues de chaleur marquantes au fil des siècles. Voici un aperçu des épisodes les plus notable.
Avant le XXe siècle
- 1636, 1705, 1718-1719 : Étés meurtriers avec des centaines de milliers de morts, souvent liés à des épidémies de dysenterie provoquées par la chaleur et la sécheresse.
- 1788 : La canicule a contribué à la crise agricole précédant la Révolution française.
- 1911 : Une des premières canicules modernes bien documentées, avec environ 40 000 morts en Europe.
XXe siècle
- 1947 : Une vague de chaleur intense entre juillet et août, avec des températures dépassant les 40 °C.
- 1976 : Été sec et chaud, célèbre pour sa sécheresse et la création d’un impôt sécheresse.
- 1983 : Longue canicule en juillet, particulièrement dans le sud-est.
Le tournant de 2003
- Août 2003 : L’épisode le plus dramatique à ce jour. Plus de 15 000 décès en France. Températures records, jusqu’à 44,1 °C dans le Gard. Cet événement a déclenché la mise en place du Plan national canicule.
Depuis 2010 : une fréquence accrue
- 2019 : Le 28 juin, 46 °C à Vérargues (Hérault), record absolu tous mois confondus.
- 2022 : Multiples vagues de chaleur, avec des pics à plus de 40 °C dans de nombreuses régions.
- 2025 (actuellement) : Une canicule précoce et exceptionnelle est en cours. Le 1er juillet pourrait devenir l’une des journées les plus chaudes jamais enregistrées en France, avec des températures nocturnes tropicales et des pics à 42 °C attendus dans certaines régions4.
Zoom : la canicule qui a tout changé
L’été 2003 reste gravé dans la mémoire collective comme un tournant climatique et sanitaire en France. Voici un zoom détaillé sur cet épisode hors norme :
Un été dantesque
- Période : du 2 au 17 août 2003, avec des températures extrêmes dès fin juillet.
- Températures : jusqu’à 44,1 °C à Conqueyrac et Saint-Christol-lès-Alès (Gard), un record à l’époque.
- Durée et intensité : deux semaines de chaleur continue, de jour comme de nuit, sur presque tout le territoire.
Pourquoi c’était si grave
- Blocage anticyclonique : un dôme de chaleur s’est installé, empêchant toute perturbation de rafraîchir l’air.
- Nuits tropicales : les températures ne descendaient pas sous les 25 °C dans certaines villes, empêchant le corps de récupérer.
- Pollution à l’ozone : l’air stagnant a aggravé les effets sanitaires.
Un lourd tribut humain
- Environ 15 000 morts en France, principalement des personnes âgées isolées3.
- +130 % de mortalité en Île-de-France, avec un pic à Paris où les températures ont dépassé 39 °C pendant 9 jours consécutifs.
- Causes principales : déshydratation, coups de chaleur, aggravation de pathologies existantes.
Un électrochoc politique et sanitaire
- Défaillance des services de santé : hôpitaux débordés, manque de climatisation dans les EHPAD.
- Création du Plan national canicule en 2004, avec :
- Système de vigilance météo
- Recensement des personnes vulnérables
- Pièces rafraîchies obligatoires dans les établissements pour personnes âgées3.
Un signal du changement climatique
- Selon Météo-France, un tel épisode avait 200 fois plus de chances de se produire en 2003 qu’à l’ère préindustrielle.
- En 2023, un événement similaire serait 1,1 °C plus chaud ; en 2043, il pourrait être 2,2 °C plus chaud si les émissions continuent.
Fait marquant
Les canicules deviennent plus fréquentes, longues et intenses à cause du réchauffement climatique. Depuis 1980, leur nombre a triplé et les jours de chaleur extrême ont été multipliés par neuf.
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