L’IA, entre progrès et idolâtrie : le discernement éthique selon Antiqua et Nova

L’Église catholique, dans sa note Antiqua et Nova, propose des critères de discernement éthique pour accompagner ce bouleversement.

Quatre repères pour un jugement moral

L’intelligence artificielle, fruit d’un génie technologique remarquable, soulève autant d’espoirs que d’inquiétudes. Automatisation, soin, éducation, environnement… les promesses sont vastes. Mais que faire lorsque la machine, conçue pour servir, commence à décider ? Lorsque les algorithmes orientent nos choix sans que nous en ayons pleinement conscience ?

L’Église articule son approche autour de quatre piliers : la dignité humaine, le bien commun, la responsabilité, et la prudence.

 « La technique ne peut se substituer à la conscience ; elle en est l’épreuve. » (Antiqua et Nova, n° 20)

  1. Dignité humaine : toute innovation technique doit servir la personne, et non l’inverse. On ne juge pas une IA par sa performance, mais par son impact sur l’humain, surtout les plus vulnérables.
  2. Bien commun : les bénéfices de l’IA ne doivent pas profiter à une minorité au détriment des autres. Il s’agit d’éviter l’exclusion algorithmique, les biais systémiques ou les logiques purement mercantiles.
  3. Responsabilité : les créateurs, développeurs, usagers, décideurs… tous restent responsables des actes posés par la machine. L’autonomie technologique ne saurait devenir autonomie morale.
  4. Prudence : vertu cardinale en matière d’innovation. Elle invite à ralentir, interroger les finalités, tester les conséquences. Il ne s’agit pas de craindre l’IA, mais de ne pas l’idolâtrer.

Quelques zones sensibles

Antiqua et Nova évoque plusieurs domaines où le discernement est crucial :

  • L’usage militaire (armes autonomes, décisions de vie ou de mort)
  • Les médias numériques (deepfakes, manipulation de l’opinion)
  • L’éducation et la santé (remplacement du lien humain)
  • La gouvernance des données (vie privée, surveillance)

L’enjeu est de taille : maintenir l’homme au centre du développement technologique, comme sujet et non comme objet.

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