
Alors que l’intelligence artificielle fascine par sa puissance d’analyse et sa capacité à résoudre des problèmes complexes, une question essentielle s’impose :
Qu’est-ce que l’intelligence, au fond ?
Pour l’Église catholique, l’intelligence humaine ne se réduit pas à une suite de raisonnements logiques ou à une efficacité fonctionnelle. Elle est don de Dieu, enracinée dans la capacité de l’être humain à aimer, discerner, créer et se relier. « L’homme est appelé à participer à la sagesse divine par son intelligence, non pour dominer, mais pour servir. » (Antiqua et Nova, n° 11)
Une image de Dieu, non une machine
La Bible affirme que l’homme a été créé « à l’image de Dieu » (Gn 1,27). Or cette image, selon la tradition chrétienne, ne se limite pas à la raison logique : elle inclut la liberté, la conscience, la capacité d’aimer. L’intelligence est inséparable du cœur.
C’est une différence fondamentale avec les systèmes d’IA, qui peuvent imiter certains comportements humains, sans jamais éprouver la signification intérieure d’un choix ou d’un acte.
Une intelligence qui implique une responsabilité
Dans cette perspective, l’intelligence humaine engage toujours la liberté morale. Ce n’est pas parce que l’on peut faire quelque chose qu’on doit le faire. La technique, aussi brillante soit-elle, ne peut servir de guide éthique à elle seule. « Ce que l’homme produit ne peut jamais le dispenser de la question ‘à quoi bon ?’ » (Antiqua et Nova, n° 15)
L’intelligence, selon cette vision, n’est donc pas un pouvoir, mais une vocation : celle de chercher la vérité, de servir le bien commun, de tisser des relations justes.
Une intelligence incarnée et dialogale
L’IA est souvent qualifiée d’“intelligence désincarnée” : elle ne connaît ni le corps, ni la souffrance, ni la finitude. Or, pour l’anthropologie chrétienne, l’intelligence humaine est profondément incarnée. Elle s’exprime dans un visage, un regard, un silence partagé.
Elle est aussi dialogale : l’homme devient pleinement intelligent en entrant en relation — avec autrui, avec Dieu, avec le monde. C’est pourquoi l’Église n’oppose pas foi et raison : elle les fait dialoguer dans une quête commune de vérité.
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