Iran, Israël, États-Unis : le triangle d’une impasse stratégique

Alors que la guerre larvée entre Téhéran et Jérusalem franchit de nouveaux seuils, un scénario se dessine en creux : celui d’un retrait volontaire des États-Unis, d’un régime iranien résilient, et d’un Israël de plus en plus seul face à une menace constante.

Donald Trump choisit de temporiser

Malgré une fenêtre stratégique propice à une intervention décisive contre l’appareil militaire iranien — affaibli, infiltré, frappé — Donald Trump choisit de temporiser. Il menace, évoque des délais, mais ne frappe pas. Ce choix, dicté autant par des considérations politiques internes que par la crainte d’un embrasement régional, rebat les cartes du jeu d’influence au Moyen-Orient.

L’Iran frappe, plus modestement mais sans relâche

Privé de certains relais, contourné par la Russie sur d’autres terrains, l’Iran n’a pourtant pas abdiqué. Malgré les pertes militaires, les assassinats ciblés, et la pression diplomatique, le régime tient bon. Mieux : il réplique. Non pas massivement, mais par des frappes continues à bas bruit. Une salve de drones, un missile balistique… pas de quoi paralyser l’État hébreu, mais assez pour user les nerfs de la société israélienne et rappeler que l’Iran est toujours capable de nuire.

La société israélienne sous tension

C’est là que le bascule s’opère : dans les couloirs du métro de Tel Aviv, sur les toits de Haïfa, les sirènes deviennent quotidiennes. La population encaisse, se solidarise, mais l’exaspération monte. Comment accepter qu’un ennemi continue de frapper, sans réponse claire ? Que fait l’armée ? Où est le soutien américain ?

Peu à peu, la retenue des autorités israéliennes devient incompréhensible aux yeux d’une partie de l’opinion publique, qui réclame une solution radicale. Non plus seulement en Syrie ou au Liban, mais à la source : en Iran même.

Washington se retire… ou regarde ailleurs

C’est peut-être le vrai tournant. Car dans ce scénario, les États-Unis ne sont pas absents — ils sont absents par choix. Le parapluie stratégique, longtemps tenu pour acquis, semble aujourd’hui poreux. Trump ne veut pas d’une guerre avant l’élection. Les stratèges du Pentagone redoutent une cascade régionale. Et les chancelleries européennes regardent ailleurs.

L’inaction devient un acte en soi, et elle redéfinit l’équilibre régional. L’Iran n’a pas gagné. Israël n’a pas perdu. Mais un monde bascule — celui dans lequel une superpuissance garantissait, par la menace de la force, une certaine stabilité. Dans ce vide nouveau, ce sont les peuples qui s’expriment — et parfois, ce sont eux qui exigent l’irréversible.

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