
En 1956, dans une salle de l’université de Dartmouth, naissait une idée révolutionnaire : celle d’une machine capable d’imiter l’intelligence humaine. Soixante-dix ans plus tard, l’intelligence artificielle n’est plus un rêve de chercheurs, mais une réalité omniprésente, parfois déroutante.
Ne pas séparer la technologie du cœur humain, la technique de la sagesse
Face à cette révolution, l’Église catholique a choisi d’entrer dans le dialogue, à la lumière de sa tradition millénaire. La note Antiqua et Nova, publiée début janvier 2025 par le pape François, nous invite à ne pas séparer la technologie du cœur humain, la technique de la sagesse.
Cette série d’articles propose de relier l’acte fondateur de l’IA aux grands axes de discernement posés par la pensée chrétienne : liberté, responsabilité, dignité et espérance. Et dans son épilogue faire le lien avec la vision du nouveau pape Leon XIV.
Dartmouth 1956 : aux origines de l’intelligence artificielle
L’été 1956, dans une modeste salle de l’université de Dartmouth, un groupe de chercheurs rêve d’un futur inédit : et si une machine pouvait un jour penser comme un être humain ? C’est John McCarthy qui baptisera ce rêve « Artificial Intelligence ».
La conférence, financée par la Fondation Rockefeller, réunit quelques figures marquantes : Marvin Minsky, Claude Shannon, Allen Newell, Herbert Simon… Ensemble, ils affirment que « tout aspect de l’intelligence peut, en principe, être décrit de façon si précise qu’une machine peut le simuler ».
À cette époque, pas encore de réseaux neuronaux ni d’apprentissage profond. Les chercheurs explorent la logique symbolique, les chaînes déductives, les automates capables de résoudre des problèmes simples.
Une foi technologique… quasi prophétique
Ce moment fondateur est souvent vu comme un mythe moderne. L’humain crée une intelligence à son image, dans l’espoir qu’elle le dépasse. Une ambition puissante, mais qui frôle parfois l’hubris.
C’est justement ce que vient interroger la note Antiqua et Nova. Elle alerte sur la tentation de « transférer à la machine non seulement des tâches, mais sa propre responsabilité, son éthique, et parfois même sa conscience. » (n° 4 Antiqua Nova) Depuis 1956, la graine de Dartmouth est devenue un arbre vaste, aux branches techniques, économiques, anthropologiques et spirituelles. Reste à discerner les fruits : seront-ils de progrès ou d’aliénation ?
Vous venez de lire l’article 1/6. A suivre…
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