Manifestation à Valence pour la paix en Artsakh et la reconnaissance de son indépendance

Krikor Amirzayan a produit un texte et un reportage photo lors de cette manifestation à Valence dans la Drome.

L’appel du collectif Urgence Arménie-Artsakh

Ils étaient près d’un millier de manifestants ce jeudi 15 octobre réunis à 19 heures devant la Préfecture de Valence (Drôme) à l’appel du collectif Urgence Arménie-Artsakh pour l’arrêt de la guerre et la reconnaissance de son indépendance par la communauté internationale. Une indépendance qui serait la seule garantie de la survie du peuple arménien de l’Artsakh.

De nombreux élus étaient présents au rassemblement, ainsi que les représentants des cultes et des associations arméniennes et de la jeunesse (FRA Nor Séround). Nombreuses étaient également les personnalités de la région présent à ce rassemblement de soutien à l’Artsakh. A noter la présentation des intervenants par Nathalie Iliozer adjointe au maire de Valence, et les discours des représentants du Nor Seround avec Lilo Rastklan et Vasken Dounoyan, de Nicolas Daragon fervent défenseur de l’Arménie et de l’Artsakh, Emmanuelle Anthoine députée de la Drôme, Marie-Pierre Mouton présidente du conseil départemental de la Drôme, Bernard Buis sénateur de la Drôme.

Le sénateur Bernard Buis a lu son intervention du 14 octobre au Sénat lors de la séance des questions d’actualité, interpellant Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères. « Il y a dans cette affaire grave une urgence, un devoir et une exigence » dit-il à propos du conflit de l’Artsakh. Et de continuer « les ingérences étrangères, et en particulier celle de la Turquie sont inacceptables car elles alimentent l’escalade ».

Nicolas Daragon évoquant le juste combat des Arméniens a affirmé « Nous sommes nos montagnes ! Plus que jamais, c’est le symbole d’un peuple, d’un territoire, de son histoire et de sa soif d vie » et de reprendre « Mon Cœur Valence est habillée aux couleurs de l’Artsakh » une réalisation qui trône en pleine ville de Valence solidaire. La ville vient de voter 10 000 euros pour l’Artsakh par l’intermédiaire du Fonds Arménien de France. Vice-président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, il rappela l’action du président Laurent Wauquiez qui a affrété un avion-cargo en fin de semaine dernière avec des médicaments et matériel médical à destination d’Erévan.

« La France doit désormais sortir de sa neutralité jusque-là bienveillante pour rendre service à la cause arménienne, c’est un préalable indispensable pour parvenir à la paix dans la région et à la protection des populations touchées » dit-il et d’interpeller les autorités françaises « Non, Monsieur Le Drian, la France ne peut pas rester neutre devant le massacre de civils innocents ! Non, Monsieur Le Drian, la France ne peut pas se cacher derrière le Groupe de Minsk pour trouver des solutions ! Non, Monsieur Le Drian, il n’y a plus d’alternative à la reconnaissance internationale de l’Artsakh au nom du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ! (…) l’Indépendance de l’Artsakh est juridiquement forte, légitime et juste. »

Nicolas Dargon a affirmé qu’avec le soutien du CCAF et de la représentation permanente de la République de l’Artsakh il lancera un appel aux élus locaux de bonne volonté pour la reconnaissance internationale de l’Artsakh, ajoutant « avec mes collègues maires mais aussi les parlementaires engagés, nous ferons tout ce que nous pourrons pour accompagner cette démarche inédite. C’est le sens de l’Histoire ! (…) cette reconnaissance internationale sera le seul moyen de garantir la sécurité de ses habitants et d’éviter le nettoyage ethnique qui menace l’Artsakh ».

Il a précisé sous les applaudissement nourris que le drapeau de l’Arménie flotte sur le fronton de la Mairie de Valence.

Après les discours et les prières réalisées par les représentants des églises arméniennes, l’hymne national arménien (Mér Hayrénik) et français furent entonnés par le public. De nombreux jeunes scandant « Artsakhe mern é ! » (l’Artsakh est à nous !) ou « Erdogan-Aliev assassins ! ».

Krikor Amirzayan (texte et reportage-photos)