Le Qatar survivra au Covid-19 et à ses détracteurs

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Les expatriés en conflit avec le Qatar sont-ils capables de faire une analyse sérieuse sur ce pays, cela reste à prouver ?

On annonce la fin de l’état du Qatar, balivernes !

Un article du media Globalgeonews.com écrit par le un célèbre romancier a attiré mon attention. Chacun se souvient que ce brillant écrivain d’origine française est resté de nombreuses années au Qatar. Il y a eu deux temps, celui de la réussite qui a fini par faire de l’ombre à quelques dirigeants qataris et celui de la prison, conséquence de propos malheureux tenus sur une chaine de télévision française sur le manque de libertés découlant du système de la Kafala. Ce romancier, et sa famille, ne méritait pas ces années de prisons que nous avons, avec force, dénoncé.

On peut s’interroger toutefois sur la pertinence de cet article que je vous invite à lire.

D’une manière générale, on peut se demander si la haine ne fausse pas le jugement des expatriés en difficulté avec le Qatar. Essayons de réfléchir à haute voix.

Les aventures de Trump au Qatar

Imaginer que Trump sera réélu en déclenchant une guerre avec l’Iran à quelques mois des élections, en plein Covid-19, cela paraît totalement insensé et montre le peu de force de cet article.

Les États unis laisseraient faire l‘Arabie saoudite qui souhaite s’approprier du territoire qatarien et en particulier du champ de gaz que le Qatar partage avec l’Iran. Il est fort probable que si un tel évènement venait à se produire les iraniens et les qatariens préféraient saborder le gisement et les installations qui l’exploitent.

Croire que Trump fait plus confiance à MBS qu’a Tamim bin Hamad al Thani, c’est prendre l’administration américaine pour ce qu’elle n’est pas.

Un élément essentiel ne doit pas être oublié, ce sont les liens entre les Frères Musulmans et les USA par le passé et même de nos jours. Les « Saoud » peuvent s’autodétruire en particulier grâce à MBS, à terme, mais certainement pas la Confrérie qui est amené à jouer un rôle important dans le futur en particulier au Moyen Orient.

Un autre élément évoqué dans cet article appelle un commentaire de notre part.

Le rôle de la communauté indienne au Qatar.

Forte de plus de 600 000 membres ce groupe est présent au Qatar depuis des décennies et fait partie du squelette de ce pays. Plusieurs générations indiennes sont présentes au Qatar dans l’ensemble des rouages du pays. Certes environ 200 000 indiens contribuent à des travaux de bases et sont remplaçables rapidement, mais les 400 000 indiens installés ne souhaitent pas abandonner le navire surtout en temps de Covid-19. Seraient-ils les bienvenus dans leur pays d’origine ? Retrouveraient-ils le même statut ? Rien n’est moins évident.

On peut aussi s’interroger sur l’axe Doha, Ankara, Téhéran, Moscou ?

Il faut plutôt parler de plusieurs axes ? En particulier le plus essentiel, celui de Doha et Ankara, le reste étant secondaire.

Les relations entre Erdogan et Tamim al Thani reposent sur un élément clé. Ces deux hommes sont les piliers politiques de la Confrérie des Frères Musulmans, c’est cela qui a permis Tamim al Thani de rester le souverain au lendemain du 5 juin 2017, lorsque le quartet Arabie saoudite, Bahreïn, Émirats arabes unis et Égypte a prononcé le boycott de son pays. On se souvient que Trump avait dans un premier temps « tapé sur le Qatar » pour s’incliner ensuite.

Pour ce qui concerne les relations entre le Qatar et l’Iran elle se sont développées fortement après le boycott. Sur le fond, Tamim al Thani ne fait pas plus confiance aux iraniens qu’aux saoudiens. Enfin les relations avec Moscou sont une opportunité qui varie selon les dossiers, ceci est bien secondaire pour le Qatar et surtout pour la Russie.

Les finances de Doha

Alors, plusieurs de nos lecteurs comme cet écrivain pensent que la crise pétrolière va impacter lourdement les finances du Qatar au point de le faire sombrer. Cela montre une méconnaissance sérieuse du marché des hydrocarbures.

Les prix du gaz sont plus stables que celui du pétrole car s’ils reposent sur le prix du baril de pétrole, ils sont souvent signés pour un terme assez lointain 3, 5, 10 voire 15 ans. Le Qatar comme beaucoup de pays va souffrir de l’effondrement de l’économie mondiale mais de là à sombrer, le chemin est long.

Il dispose de marges importantes, en particulier au sein des grandes familles qatariennes, du fond souverain et du faible taux d’endettement. Et que dire de Qatar Airways, comme toutes les compagnies aériennes au niveau mondial, elle va bénéficier de l’aide de l’état du Qatar et personne ne pourra s’offusquer.

Tamim al Thani le fusible suprême

Pour terminer provisoirement sur la survie du Qatar, la Coupe du monde de football 2022 aura bien lieu dans ce pays même si Blatter à quelques scrupules. Une Coupe du monde qui a mis les qataris sous le feu de projecteurs, une contrainte qui a été mal vécue par une bonne partie des autochtones. Elle devait aussi développer le tourisme, cela semble bien compromis et bon nombre de qataris ne vont pas en pleurer.

Coupe du monde de football 2022 et tourisme sont des choix voulus par Tamim bin Hamad al Thani, un homme qui sacrifie trop souvent la tradition pour des chimères.

Si le Qatar était réellement en danger, ce qui n’est pas du tout le cas, en avril 2020, la grande famille des Al Thani pourrait toujours utiliser le fusible Tamim.

5 Comments

  1. Cher Antonio,
    Je profite de ce droit de réponse pour vous remercier à nouveau pour le soutien sans faille de Qatarinfos durant le calvaire carcéral auquel j’ai été soumis par une monarchie islamiste moyenâgeuse dont les liens avec le terrorisme international et les frères musulmans ne sont plus à prouver. Merci donc et merci également pour votre appréciation concernant ma qualité d’écrivain.
    Pour le reste, si vous m’accordez un minimum d’honnêteté intellectuelle, vous admettrez que mon ressentiment légitime envers le Qatar n’obscurcit pas mes facultés d’analyses et que bien au contraire je prends soin de ne pas laisser mes préoccupations personnelles influencer ma vision du monde.
    Mon combat contre l’islamisation de la civilisation occidentale menée par les frères musulmans financés par le Qatar et la Turquie n’occulte pas ma capacité de réflexion.
    Mes expériences personnelles et professionnelles au Qatar me confèrent une expertise unique, car je peux m’appuyer sur des réseaux d’information très variés et souvent antagonistes. Le recoupement de ces informations émanant de contacts sérieux occupant des positions clés me permet une analyse pertinente. Je ne retire aucun bénéfice des analyses, tribunes et articles que je publie dans le seul but de faire entendre une réalité que la propagande des lobbies proqatariens tente de dissimuler.
    La communication sur le Qatar n’est pas mon fond de commerce et je peux donc m’exprimer en toute honnêteté. Je peux concevoir cependant que la disparition du Qatar en tant qu’état souverain pourrait sonner le glas des ressources de nombreux consultants, médias ou sites internet.
    La relation Arabie Saoudite et Donald Trump n’est pas une relation de confiance, c’est une relation d’intérêts communs de même que le rapprochement entre les USA, AS et Israël sont la pierre angulaire de la politique étrangère américaine dans la région.
    Oui, Trump sera réélu, sa cote de popularité ne faiblissant pas en dépit de la pandémie, et ses soutiens républicains exigent une attitude guerrière vis-à-vis de l’Iran. Sans aller jusqu’à une coûteuse guerre ouverte avec l’Iran, maintenir une situation de tension extrême lui est profitable. Pour cela, le seul allié sur lequel il peut s’appuyer est MBS. Mohamed ben Salmane dont l’ego n’admet aucune concurrence, ne rêve que de punir Tamim.
    L’annexion du Qatar par l’Arabie Saoudite est inéluctable, et si cela ne signifie pas nécessairement la disparition du Qatar, cela condamne assurément la branche régnante des Al Thani. Qu’un gouverneur inféodé à MBS soit choisi dans la branche Bin Ali est une possibilité parmi d’autres.
    Quant au sabordage hypothétique des installations gazières, c’est ne pas connaître cette industrie que de s’imaginer qu’une telle action puisse mettre une fin définitive à l’exploitation des réservoirs, un contretemps tout au plus.
    Pour terminer ce tour de table, je réitère ma prédiction concernant la non-tenue de la Coupe du monde de Football 2022 au Qatar. Une réunion de l’exécutif FIFA se tient en ce moment même pour envisager les diverses options de remplacement du pays hôte. Déjà deux tendances s’opposent ayant en commun l’éviction du Qatar.

  2. Cher Jean Pierre
    Nous aurons l’occasion de voir dans les mois à venir qui aura raison.
    Amitiés
    Antonio

  3. cher Monsieur MARONGIU , avec beaucoup de respect mais aussi avec beaucoup d’amusement , je vous vois annoncer la réélection de Trump mais ce sont les américains qui vont décider et donc vous ne pouvez faire aucune prédiction à ce sujet même si vous êtes entouré et renontrez des « sachants » haut placés .Quant à l’avenir de l’Emir Tamin ; peut-être va t-il avoir la sagesse et l’intelligence de penser que le Coronavirus peut sévir lors de la Coupe dans son Pays et que vu qu’actuellement le Monde entier doit de se confiner , personne , alors, ne pourrait venir à Doha , par peur du virus , faute d’avions tous bloqués comme en ce moment etc etc .. Il n’aurait plus alors que ses beaux yeux pour pleurer toutes ces dépenses faites pour rien et sincèrement aucun de nous ne peut affirmer que ce virus ne reviendra pas dans deux ans et peut-être encore plus méchant ; le Japon a été pris de court et est là pour nous faire réfléchir ; si j’étais l’Emir (MAIS JE NE LE SUIS PAS) , je stopperais dès maintenant tout m’évitant ainsi tous frais supplémentaires qui peut-être à cause du virus se révèleront alors inutiles , je confierais ce projet à l’insensé qui voudra bien risquer son argent en le reprenant ; Quels bons joueurs seront alors en mesure de s’entrainer et de jouer ? Ce virus remet diablement tout en question et pour combien de temps , surtout . Et , moi, Emir , je me féliciterais alors d’avoir été intelligent , lucide , plein de bon sens et humble dans le choix que j’ai décidé de faire et de tout laisser tomber ; que vaut d’être orgueilleux dans de telles situations ! . Mais je ne suis pas l’Emir et s’il veut jouer au poker rien ne l’en empêche , bien entendu ; mais , personnellement ,je ne le « sens » pas trop dans ce rôle au travers de ce qu’il dit et écrit ; en attendant c’est le virus qui fait la peau au Monde entier et on ne sait pour combien de temps. Je vous souhaite une bonne continuation .

  4. Bonjour, l’article de Globalnews n’est pas consultable.
    Pour information, dans la version de poche d’Inqarcéré qui est apparemment un regroupement d’ouvrages dont Qaptif , mon nom a été changé en André Delaporte par les personnes en charge.(vu des passages sur internet).
    Inqarcéré n’a pas été porté à ma connaissance malgré mes demandes.
    Me concernant, je lutte toujours pour faire valoir mes droits face à l’injustice que les autorités françaises font subir à ma famille depuis juillet 2011.
    Mon dossier adulte handicapé est en cours de traitement par la MDPH.
    Je suis au RSA depuis mi-avril. La CAF ne fournit pas de revenu pour ma famille en Indonésie.
    Deux aides d’urgences de 200 euros chacune ont été fournies par l’ambassade de France à Jakarta. Les services consulaires s’occupent aussi de la gratuité scolaire pour Gwenaëlle et Marie-Lou (mineures)
    En attendant ma famille et mon épouse vivent sous le seuil de pauvreté.
    Ce sont les conséquences du crime contre l’humanité perpétré conte les miens et moi par la diplomatie et la justice françaises qui ont outrepassé la justice du Qatar, qui ne m’a ni jugé ni condamné, pour m’infliger plusieurs fois la double-peine et m’imposer la ruine.
    Bien cordialement.
    Yves Pendeliau

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