La France sur le fil du rasoir dans son engagement dans le Golfe persique.

Doha 16 septembre 2017, la visite de l’émir en France est-elle utile pour le Qatar ?

Une phrase qui demandera explication

Dans le communiqué rendu public hier 15 septembre 2017, la France par la voix d’Emmanuel Macron dit «  Le Président de la République a demandé que les mesures d’embargo affectant les populations du Qatar, en particulier les familles et les étudiants, soient levées le plus rapidement possible. »

Comment l’Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis et Egypte vont comprendre cette phrase ?

Plusieurs milliers de familles ont été séparées, après le boycott du 5 juin 2017 initié par les saoudiens et leurs alliés. Or, si on va au bout de la logique de Paris, la circulation des personnes doit reprendre.

Cet article peut vous intéresser : Le communiqué suite à la visite de l’émir du Qatar en France le 15 septembre 2017

Au moment où les saoudiens font taire en interne toute voix discordante, rejoignant ainsi les Emirats arabes unis, souvent par la manière forte, cette demande parait peu réaliste. La France risque à tout moment de déséquilibrer la relation globale envers tous les pays du Golfe et favoriser ses rapports avec le Qatar.

Pour qu’une désescalade soit possible, le Qatar doit faire rapidement d’autres propositions de sortie de crise, comme la vente d’Al Jazeera ou la fermeture de la base turque par exemple, ce qui ne modifierait en rien la souveraineté qatarienne. Le discours de l’émir du Qatar à l’assemblée générale de l’ONU sera le moment idéal pour demander la fin du boycott mais aussi d’avancer des propositions pour une sortie de crise.

La France commettrait une faute politique de déséquilibrer ses relations dans le Golfe et ceci ne profiterait en rien au Qatar.