Doha le 10 septembre 2017, une intervention saoudienne au Qatar est inévitable

Rien ne sera plus comme avant, il ne peut y avoir un retour en arrière dans les relations qatari – saoudienne, c’est une question de confiance réciproque. Elle n’existe plus !

Les promesses de 2013 et 2014 ne pouvaient pas être tenues

Au moment où l’émir Hamad du Qatar fut demis de ses fonctions, en juin 2013,  pour donner le pouvoir à son fils Tamim, le deal était que  celui-ci se rapproche de la ligne saoudienne notamment en matière de politique étrangère et qu’il se débarrasse des dangers potentiels pour l’Arabie saoudite et ses alliés à savoir la Confrérie, dans le sens large des Frères Musulmans et tout rapprochement avec l’Iran.

L’émir Tamim donna des gages au roi Abdallah d’Arabie saoudite, nous écrivions le 6 mars 2014 « L’Arabie saoudite fait pression sur l’émir Tamim pour qu’il arrête de soutenir les Frères musulmans. L’Arabie saoudite attend un geste fort de Tamim rapidement. Mais un risque existe, de jeter le Qatar dans les bras de l’Iran. »

La mort du roi Abdallah et sa succession le 23 janvier 2015 par Salman ben Abdelaziz al-Saoud, ainsi que la guerre au Yémen feront gagner un peu de temps à Tamim al Thani, l’émir du Qatar.

L’histoire nous montre que Tamim bin Hamad al Thani est peu bavard à certains moments. On se souvient que lors de la crise de fin 2014 avec l’Arabie saoudite et Cie, après avoir conclu un accord afin d’apaiser les tensions entre pays du Golfe, l’émir Tamim rendit public un accord notamment militaire avec la Turquie. Les saoudiens n’ont pas bien digéré cette situation et ils le prouvent actuellement.

Rien ne sera plus comme avant

Il ne peut y avoir un retour en arrière dans les relations qatari – saoudienne, c’est une question de confiance réciproque. Elle n’existe plus ! L’Arabie saoudite prépare le remplacement de l’émir Tamim, non plus par un al Thani présent au Qatar mais par une nouvelle tête, un autre al Thani, descendant de la première lignée des émirs du Qatar.

Il y a deux solutions possibles, l’Arabie saoudite et ses alliés retirent leurs demandes et rompent définitivement toutes relations avec le Qatar, ou alors ils envahissent militairement ce pays et imposent un nouvel émir.

Comme le Qatar ne veut pas céder, ne le peut pas sans remettre en cause souveraineté et il est incapable des faire des propositions sérieuses, il ne reste qu’un scénario possible à terme, le choix militaire, visant les dirigeants du Qatar.

Quand aura lieu cet acte militaire ? Les basses fosses de Doha et les parieurs, s’attendaient à un tel évènement ces jours-ci, mais depuis ce matin, ils parlent du 6 octobre 2017. En tous cas, plus l’Arabie saoudite retarde son choix pour l’une ou l’autre des options, plus elle perd de la crédibilité.