Ce n’est pas le peuple qatari qui est visé mais ses dirigeants

C’est par ces mots que nous avons la confirmation que la possibilité d’assassinats politiques fait partie des options retenues dans la crise dans le Golfe arabo – persique.Une nouvelle liste, sous le vocable « Wanted » dont les saoudiens et alliés ont le secret sera- t-elle publiée ?

Qui est en danger au Qatar ?

Après le blocus moyenâgeux, allons-nous assister  de la part de l’Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis et Egypte à une chasse à l’homme de type western ? Al Sissi, le maréchal égyptien a- t-il reçu une étoile de shérif par Trump pour faire régner la loi dans le Golfe arabo – persique ?

Qui sont ces dirigeants qataris qui sont en danger ?

Le premier sur la liste par ordre d’importance est Hamad bin Khalifa al Thani, émir de 1995 à 2013. Destitué grâce à la trahison d’Obama, pourtant allié du Qatar.  Hé oui déjà les américains, mais à la demande des saoudiens.  Pourquoi ? Parce que le petit Qatar associé à la Confrérie des Frères musulmans avaient lancé l’idée qu’on peut être sunnite et participer à une élection démocratique. Ce fut les « Printemps arabes », une idée qui est loin d’être morte. Mais les Frères musulmans n’avaient pas assez travaillé la question et Hamad avait dans son pays, arrêté toute idée d’élections législatives, donc pas très crédible.

Hamad avait destitué son père en 1995. Le Qatar à cette époque était aligné totalement sur les saoudiens. Le problème avec Hamad c’est qu’il avait des idées, du gaz et même du pétrole. Il extirpa les qataris des griffes saoudiennes et imposa à tout le Conseil de Coopération du Golfe son autonomie. Pour résumer la philosophie de Hamad, il avait l’habitude dire  » qu’il fallait se méfier tout autant de l’Iran que de l’Arabie saoudite « . Quant aux Emirats arabes unis, il avait pris la décision de les dépasser économiquement tout en les ignorants, autant que possible. Les autres Bahreïn et Egypte étaient pour lui des pays à conquérir…

L’objet n’est pas de disserter pendant des heures sur Hamad bin Khalifa al Thani, mais de vous dire que cet homme-là représente un vrai danger pour les monarchies du Golfe, car c’est un homme libre qui essaie de dépasser sa condition.

Avec sa deuxième épouse Scheikha Moza ils ont choisi parmi leurs enfants celui qui devait succéder à Hamad. En juin 2013 lorsqu’il céda le pouvoir à son fils, Tamim, celui-ci n’était pas encore totalement préparé, car la date avait été précipité par Obama qui répondait à une sollicitation pressante des saoudiens qui ne supportaient plus Hamad et son premier ministre de l’époque HBJ.

Dire que les deux « Hamad » étaient des « gentils » personne n’y croirait. Nous avons parlé de la trahison d’Obama, l’ancien président vous dirait « j’ai évité une intervention saoudienne au Qatar.»

L’histoire est un éternel recommencement, encore une fois et sans doute pour les mêmes raisons, l’émir Tamim agace prodigieusement les saoudiens et ne parlons pas des Emirats arabes unis et de l’Egypte qui pensent tenir la bonne occasion d’écraser un adversaire. Le premier parce que le Qatar eu l’audace de ne pas intégrer les Emirats en 1971 et de refuser de partager les énormes ressources du Qatar. Le second, l’Egypte, Al Sissi le président actuel, aimerait bien effacer de l’histoire le pays qui détient toutes les informations de son accès au pouvoir, aidé justement par les saoudiens et émiratis…

Au-delà de ces deux hommes, les autres membres de la famille royale du Qatar, y compris le vice-émir ou membres du gouvernement risquent beaucoup moins mais on sait jamais, les prisons saoudiennes ne sont pas très confortables…

Hamad et Tamim feraient bien de prendre des précautions sérieuses, car le maréchal Al Sissi, devenu shérif  au service des saoudiens  et de Trump pourrait bien faire une tentative pour les capturer, sachant que le reste s’effondrerait comme un château de sable. Ce n’est un secret d’état mais des troupes égyptiennes sont prêtes à agir depuis le Bahreïn. Elles sont entraînées à agir en milieu urbain.

L’histoire récente de l’Egypte montre que la réussite n’est pas toujours là, comme au Yémen ou en Israël.   Croire que les qataris ne sont pas prêts à ce type d’intervention est illusoire, ils ont eu un mois supplémentaire pour renforcer leurs bastions et ne laissent sortir de leur pays que quelques expatriés, excellents boucliers.

L’histoire est en marche, nous verrons bien qui fera quoi dans les jours, semaines et mois à venir.