Rex Tillerson le démineur américain au secours du Golfe

Le chef de la diplomatie américaine vient d’accomplir deux miracles en quelques jours, empêcher Trump de twitter sur le Qatar et amorcer un filet de dialogue entre les monarchies du Golfe qui se sont mises dans une impasse.

La médiation du Koweït seule voie de sortie du conflit du Golfe

Adel al-Jubeir le ministre des affaires étrangères saoudiennes à fort à faire, il est pris en tenaille entre ceux qui en Arabie saoudite veulent en découdre une bonne fois pour toute avec le Qatar, en particulier le ministre de la défense saoudienne, fils du roi Salman et deuxième héritier, et différents interlocuteurs internationaux dont les USA.

Lors d’une rencontre avec Rex Tillerson le chef de la diplomatie américaine, Adel al-Jubeir a essayait de jouer sur les mots pour expliquer qu’il n’y avait pas « blocus » de la part de l’Arabie saoudite envers le Qatar, mais juste une interdiction de ses territoires, terrestres, aériens et maritimes. Sans sourire, Rex Tillerson a fait semblant d’acquiescer et a insisté pour alléger ce blocus particulier.

Chacun aura remarqué que quelques heures avant, l’Egypte avait annoncé un « certain allégement » en matière aérien pour Qatar Airways. Ce qui montre que les généraux américains ont encore quelques influences en Egypte. Si ce que pense le Bahreïn n’a aucun intérêt, car totalement positionné sur la voix saoudienne, il faut attendre le pas en avant vers le dialogue des Emirats Arabes Unis, pour être certain qu’un filet de dialogue coule à nouveau dans le Golfe.

Le chef de la diplomatie américaine vient d’accomplir deux miracles en quelques jours, empêcher Trump de twitter sur le Qatar et amorcer ce filet de dialogue entre les monarchies du Golfe qui se sont mises dans une impasse.

Il est vrai que de nombreux pays dans le monde considèrent que la crise actuelle dans le Golfe manque de sérieux  et repose sur des thèmes confus. En déminant le terrain pour garder sa base aérienne au Qatar notamment, Rex Tillerson remet sur ses pieds la seule solution possible, la médiation du Koweït. Le Qatar est-il capable d’entendre certaines inquiétudes de ses voisins, sans remettre en question sa souveraineté et faire son pas vers le dialogue ?

Le train lancé par M. Tillerson peut arriver à bon port et faire aboutir le scénario N° 1, la désescalade et un accord final pour que chacun sauve la face. Tous ceux qui ne monteront pas dans le train porteront la responsabilité de la mise en route du scénario N° 2, le conflit militaire. Selon ce qui sera décidé par le Qatar et les autres, les US ne resteront pas les bras croisés.