Doha 17 janvier 2017, quand l’imagination se meure

Rashid family ou la communication publicitaire pour sauver le Qatar de la dépression. Ce qui manque de plus en plus dans ce pays c’est l’envie car comme disait Muhammad Ali « L’homme qui n’a pas d’imagination n’a pas d’ailes. »

 

Manger sainement et penser positivement

Le média Doha News rapporte ce matin une information concernant une campagne publicitaire à grande échelle dans ce « beau  et riche » pays du Golfe, le Qatar.  Les responsables de la santé qataris ont lancé une nouvelle campagne sur les médias sociaux basée sur la bande dessinée « Bill ». L’objectif est de manger sainement et penser positivement. En effet l’obésité devient au Qatar un fléau suivi de près par le diabète et la dépression. Une famille imaginaire et caricaturale a été créé pour l’occasion, « Rashid family, Hayat en fait partie ».

Nous souhaitons un vif succès à cette campagne qui ne manque pas d’ambitions. Vouloir influer sur la santé et en particulier sur la santé mentale est une tâche immense et vient conforter ce que nous écrivons régulièrement sur ce pays, le « Qatar Intérieur » ne va pas bien.

Une campagne publicitaire qui ne traite pas les véritables problèmes du Qatar

On pourrait croire, à voir le nombre de forums, congrès, conférences et autres rencontres internationales que le Qatar nourrit son imaginaire, ingrédient vital pour développer « un esprit sain dans un corps sain ». Malheureusement cela n’est pas le cas et la campagne publicitaire de Rashid family ne pourra « sauver » le Qatar. Ni même l’incroyable travail de réflexion de la Qatar Foundation animé désormais par Hind al Thani qui recherche en permanence de nouvelles méthodes pédagogiques pour améliorer l’enseignement au Qatar. Ni encore l’inlassable  labeur de Mayassa al Thani au niveau culturel.

Pourquoi tout cela ne suffit pas pour que le « Qatar Intérieur » aille mieux ? Parce qu’une profonde inégalité s’amplifie au Qatar, on tue l’imagination.  Quand on touche aux manuels scolaires pour modifier l’histoire, quand la famille n’est plus là pour sécuriser l’enfant ballotté par l’éclatement de la cellule familiale, quand plus grand il n’aura pas la liberté d’expression puisqu’on emprisonne les poètes et quand il va se rendre compte que pour chaque qatarien, neuf autres personnes autour de lui sont étrangères au pays, comment voulez-vous qu’il imagine son avenir.

Le pire pour le Qatar n’est pas la chute brutale des prix des hydrocarbures mais la mort lente de l’imagination pour l’essentiel de la population. Une citation ce matin me vient à l’esprit en regardant le Qatar, elle est de Muhammad Ali, un boxeur très apprécié par les qatariens « L’homme qui n’a pas d’imagination n’a pas d’ailes. »