Quel avenir pour les 151 imams turcs détachés en France

Parmi les 301 imams détachés en France 151 sont turcs, or les sénateurs dans un rapport demandent à ce qu’ils soient formés à la vision française sur la peine de mort, le génocide arménien, la place de la femme etc… Erdogan va-t-il les rappeler pour les « formater » ?

 

L’épuration en œuvre en Turquie va- t- elle toucher la France ?

Le rapport sénatorial dans le cadre de la mission d’information « sur l’organisation, la place et le financement de l’Islam en France et de ses lieux de culte» sera d’une grande utilité pour les mois et années à venir. Un point a attiré mon attention, il touche à la formation des imams, en particulier ceux qui sont détachés par les trois pays qui les mettent à dispositions des communautés musulmanes en France.

D’après les informations du ministère de l’Intérieur, trois pays envoient des imams à temps plein en France à ce titre : la Turquie (151 imams), l’Algérie (120 imams), le Maroc (30 imams).

Les rapporteurs soulignent : « Sans multiplier les exemples, les imams formés à l’étranger peuvent véhiculer des idées reçues et des présupposés idéologiques qui les mettront en porte-à-faux dans le contexte français : tel est le cas, notamment, en ce qui concerne la peine de mort, lutte contre les discriminations liées au genre ou à l’orientation sexuelle (homophobie, statut des femmes, etc…), ou en lien avec certains sujets internationaux dont la présentation et la perception dans le monde arabo-musulman sont très différentes des nôtres (la question palestinienne et l’attitude face à Israël, en particulier).

Cette situation aura une influence sur leurs positions et les avis qu’ils pourront donner à leurs fidèles.

En France, plusieurs de ces questions font partie du socle commun des connaissances et doivent pouvoir être abordées en toute neutralité ; de même, l’interdiction des discriminations liées au sexe ou à l’appartenance ethnique font partie des valeurs de la Républiques, garanties par la Constitution et tous les textes fondamentaux relatifs aux droits et libertés.

 Vos rapporteurs considèrent donc indispensable que la formation civique et civile dispensée aux imams étrangers exerçant en France dans le cadre des diplômes universitaires auxquels ils doivent s’inscrire comporte sans délai des modules spécifiques sur ces sujets sensibles :

– éducation à la Shoah ;

– génocide arménien ;

– lutte contre les discriminations ;

– prévention et détection de la radicalisation ;

– principes fondamentaux de la justice pénale, parmi lesquels l’interdiction de la peine de mort et de la torture. »

En lisant ces propositions on peut s’interroger sur l’avenir des 151 imams turcs détachés en France puisqu’ils sont fonctionnaires. L’épuration en œuvre en Turquie va- t- elle toucher la France ? Ces imams seront-ils « formatés » à la nouvelle vision de la Turquie que prône le président turc ?

Affaire à suivre…