Hillary Clinton pointe du doigt l’Arabie saoudite, le Qatar et le Koweït

Le drame d’Orlando risque de faire déraper la campagne présidentielle américaine. Hillary Clinton ne peut laisser son adversaire républicain Donald Trump s’exprimer seul sur la problématique du financement du terrorisme.

Dans le monde ultra médiatisé un drame comme à Orlando peut induire une déflagration insoupçonnable

Le journal français Les Echos, qui ne fait pas dans l’approximation, met en évidence une communication de la candidate à l’élection américaine Hillary Clinton. En substance il est dit que la candidate démocrate à la Maison Blanche a dénoncé, ce lundi 13 juin 2016, le rôle de ces pays (l’Arabie saoudite, le Qatar et le Koweït) dans le financement mondial de l’idéologie extrémiste.

Ceci est évidemment lié au drame d’Orlando qui soulève une vague d’indignation aux USA et dans le monde entier. Hillary Clinton ne peut laisser son adversaire républicain Donald Trump s’exprimer seul sur la problématique du financement du terrorisme. Le drame d’Orlando risque donc de faire déraper la campagne présidentielle américaine, surtout depuis sa revendication par l’Organisation de l’état islamique. La surenchère condamnant « le financement mondial de l’idéologie extrémiste » cible précisément l’Arabie saoudite, le Qatar et le Koweït et donc pour l’essentiel le wahhabisme. Dans le monde ultra médiatisé, un drame comme à Orlando peut induire une déflagration insoupçonnable, ce qui semblait être impossible, la modification de la politique américaine dans le Golfe, pourrait bien devenir une réalité à terme.

Deux autres éléments sont à considérer sans en tirer des conclusions actives.

Le congrès qui a eu lieu au mois de mai 2016, à Mostaganem en Algérie, se terminant par la création d’une Union Mondiale du Soufisme, pourrait bien avoir comme ambition de rééquilibrer les forces en présence au sein de l’islam. « Il y a le combat des armes qui peut régler momentanément la dérive vers un islam radical, mais la plus grande bataille est bien celle qui doit être conduit contre la violence et permettre la connaissance d’une conception authentique et contemporaine de l’islam. » Cela est à méditer.

Le deuxième élément est le tâtonnement de l’Iran afin de se rapprocher du Qatar et de la Turquie. Le souhait de l’Iran, que chacun a perçu, est bien d’essayer de créer une faille au sein de la coalition sunnite qui peut exploser à tout instant. Le mal se cache souvent dans les détails, ainsi le Qatar essaie depuis des années de mettre en place une compagnie aérienne afin de desservir le marché interne de l’Arabie saoudite, or les saoudiens font tout pour l’empêcher. Ce n’est qu’un grain de sable mais cela montre bien que l’amitié fraternelle est surtout de façade.

Si les américains venaient à changer d’orientation stratégique dans le Golfe, le Qatar serait le pays le plus en danger. Nous continuons à penser que la base américaine qui aujourd’hui abrite 10 000 militaires au moins et d’importants matériels est à terme condamnée. D’ailleurs l’accélération de la construction d’une base militaire turque au Qatar et l’arrivée sur le terrain déjà de plusieurs centaines de militaires turcs n’est sans doute pas le fruit du hasard.

Mais malgré ces discours, les américains nous ont habitués à virevolter comme le vent concernant leur stratégie au Moyen Orient et dans le Golfe. Si Hillary Clinton venait à gagner, on peut s’interroger si son discours belliqueux envers l’Arabie saoudite, le Qatar et le Koweït ne retomberait pas comme un soufflet. Soit elle poursuit l’escalade verbale contre ces pays et elle va si loin qu’elle ne peut plus faire marche arrière. Soit elle laisse Donald Trump continuer son combat beaucoup plus large « anti – musulmans » qui avec des évènements comme Orlando et grâce à l’amalgame politique se nourrit tout seul. Ce qui nous fait dire que « dans le monde ultra médiatisé un drame comme à Orlando peut induire une déflagration insoupçonnable. »