Doha 20 mars 2016, trop de commerces tue le commerce

Geant a Doha

La baisse des loyers dans le Centre commercial « Barwa Commercial Avenue » est un indicateur à méditer. Certes le gouvernement qatarien a pesé dans cette décision mais au-delà, l’inflation de commerces de grandes tailles a-t-il atteint ses limites ?

 

Des commerces surdimensionnés pour un pouvoir d’achat limité

A Doha capitale du Qatar, il ne passe pas un mois sans qu’un nouveau commerce ouvre ses portes. C’est le cas en particulier dans un espace commercial de près de un millions de m² « Barwa Commercial Avenue ». Cet énorme espace, alors qu’il est ouvert depuis de nombreux mois, n’est occupé qu’à 50 %, les commerçants préférant s’installer ailleurs car les loyers sont trop élevés. Le gouvernement qatarien est intervenu via un de ses fonds d’investissement et a pris le contrôle de cet ensemble commercial. Depuis les loyers sont en baisse et devraient permettre de remplir les lieux.

Toutefois, la problématique de fond demeure, Doha est une immense ville qui est le concentré de tous les problèmes du Qatar. La baisse du pouvoir d’achat global du qatarien moyen, le surendettement d’une partie de la population et l’éloignement de la ville d’une grande partie des expatriés asiatiques. Si la population globale du Qatar dépasse désormais les 2,5 millions d’habitants, la dépense globale interne dans Doha stagne. Cette augmentation de la population est alimentée par l’arrivée de salariés qui ne résideront pas à Doha.

Comme nous l’avions annoncé il y a deux ans maintenant, il y a trop de grandes surfaces commerciales pour le pouvoir d’achat réel disponible à Doha. Sans compter la baisse du prix des hydrocarbures et les restructurations d’entreprises qui se débarrassent des hauts et moyens salaires. En outre, l’évolution du commerce en général, notamment alimentaire et services au quotidien, n’est plus aux grandes surfaces mais aux commerces de moyenne dimension et de proximité.