La politique étrangère du Qatar amorce un virage

Le départ de Khalid bin Mohamed Al Attiyah du poste de ministre des affaires étrangères n’est pas anodin.

La Syrie et l’Iran mais pas seulement

Lorsque le 25 décembre 2015, le ministre des affaires étrangères du Qatar, Khalid bin Mohamed Al Attiyah s’exprima depuis Moscou, où il était en visite, notamment sur la Syrie, il savait que sa mission touchait à sa fin et que politiquement il était usé. Quelques semaines plus tard c’est l’émir Tamim lui-même qui visitait Moscou et en rencontrant Poutine comprit qu’il fallait accélérer le changement de ministre des affaires étrangères.

Khalid bin Mohamed Al Attiyah pour le Qatar et Laurent Fabius pour la France ont été sur les négociations sur la Syrie, sans doute, les deux éléments les plus durs et intransigeants. Or, chacun convient qu’il faut évoluer sur le débat sur le futur de la Syrie, notamment pour endiguer une partie du flot des réfugiés en Europe.

Khalid bin Mohamed Al Attiyah sera remplacé par Sheikh Mohamed bin Abdulrahman Al Thani, c’est-à-dire un nouvel homme plus en lien avec l’émir Tamim. Comme pour la Syrie, le nouveau ministre des affaires étrangères devra tisser des liens avec l’Iran, son puissant voisin, amorçant ainsi un nouveau virage de la politique étrangère du Qatar.

Le plus complexe demeure pour le Qatar, ses liens avec l’Arabie saoudite qui a réussi quand même à l’entrainer dans une guerre au Yémen.