Les étudiants qatariens rejetés sur leur propre sol ?

Un média rapporte qu’une école internationale basée au Qatar, souhaite séparer les arabes des non-arabes et faire des cours différenciés. Inquiétudes des familles qatariennes qui craignent un enseignement de moins bonne qualité pour leurs enfants. Décryptage de la situation, il faut relativiser cette information.

 

Une éducation de moins bonne qualité pour les arabes au Qatar ?

 

Un de nos lecteurs a attiré notre attention sur un article du media « Gulf News » qui rapporte qu’une enquête a été demandée par des parents qatariens, auprès du Conseil supérieur de l’éducation, concernant la séparation, au sein d’une école internationale, entre étudiants arabes et non-arabes. Inquiétudes des familles qatariennes qui craignent un enseignement de moins bonne qualité pour leurs enfants et pour les arabes en général.

Voici quelques chiffres pour comprendre ce qui se passe dans le système éducatif qatarien :

Sur les 245 232 étudiants tous âges confondus 98 908 vont dans des écoles publiques et 146 324 dans les écoles privées. Les qatariens envoient leurs enfants en priorité dans les écoles publiques gratuites mais surtout plus fournies en enseignants, sur 88 036 élèves qatariens 59 519 sont dans des écoles publiques et 28 517dans des écoles privées.

Pour les enfants d’expatriés, la majorité d’entre eux va dans les écoles privées, sur 157 196 étudiants non qataris 117 807 vont dans le privé et 39 389 dans le public. Tout ici est question de statut social et de négociation avec l’employeur ou l’administration qui vous emploie. Pour l’école publique en moyenne, il y a 1 enseignant pour 7,42 élèves, alors que dans le privé le taux est de 1 enseignant pour 14,88 élèves.

Au regard de ces chiffres, on peut considérer que les qatariens vont surtout dans le public où le nombre d’enseignants est bien plus important que dans le privé. L’information du média Gulf News est donc à relativiser puisque pour l’instant les qatariens sont largement mieux traités que les autres nationalités.

Il est possible qu’une école privée réfléchisse à ce qui peut apparaître comme une séparation ethnique, mais là encore on peut s’interroger. Si dans le passé la population arabe du Qatar dépassait les 50 %,  aujourd’hui, qatariens compris, elle est de l’ordre de 22 à 25 % par un choix délibéré des autorités qatariennes, préférant payer largement moins cher les expatriés asiatiques. Pour des raisons financières la population arabe hors qatariens n’a pas été favorisée.

Quant à la séparation à cause de la religion, cela n’est pas bien sérieux car parmi les expatriés présents bon nombre d’entre eux sont musulmans sunnites comme les qatariens.

Conclusion provisoire, il apparaît peu probable que le Conseil supérieur de l’éducation totalement aux mains des qatariens, laisse passer ce type de de comportement contraire aux intérêts des qatariens. Chacun se souvient comment ce Conseil supérieur de l’éducation s’est immiscé dans les affaires des deux lycées où le français est enseigné, allant jusqu’à « tripatouiller » les manuels scolaires notamment sur l’histoire et virer les deux responsables des établissements pour des chimères.

Alors que faut-il comprendre ? Sans doute quelques familles qatariennes préfèrent crier avant d’avoir mal, car cette école internationale a anormalement communiqué. Il faut relativiser cette information et surtout ne pas croire que les étudiants qatariens seraient rejetés sur leur propre sol. Quant à la notion arabes ou non- arabes, c’est de l’habillage de la part des qatariens pour élargir un problème qui est inexistant.

A suivre…