Le Qatar utilise le hard power

En mettant un millier de soldats sur le sol du Yémen, le Qatar passe du soft power au hard power. Mais qui sont ces soldats, des mercenaires ou des qatariens ?

 

Dans quelle galère est en train de se fourvoyer le Qatar ?

Plusieurs sources confirment la présence de près de 10 000 soldats appartenant à la coalition conduite par l’Arabie saoudite pour essayer de prendre le dessus sur les milices chiites, les Houthis, qui détiennent encore une grande partie du territoire du Yémen.

Le mot d’ordre est simple, il faut contraindre les Houthis, soutenu par l’Iran et ses alliés du Moyen Orient, à retourner dans leurs terres du Nord et si cela est possible le faire avant l’hiver. D’aucuns souhaitent aller plus loin est « punir sévèrement » les Houthis. Dans chaque pays du Golfe et alliés on se félicite de cette initiative, alors que les occidentaux au minimum ferment les yeux et au pire participent indirectement à cette invasion du Yémen. La France fait partie des pays qui cautionnent ce qui se passe au Yémen.

Le Qatar ne veut être en reste et envoie un millier de soldat sur le sol Yéménite. Si le chiffre parait faible, en réalité il est important car le Qatar dispose d’une armée professionnelle d’environ 12 000 hommes. Mais qui sont ces soldats, des mercenaires ou des qatariens ? L’essentiel de l’armée professionnelle du Qatar est composée de mercenaires.

Ce qui est certain, ce n’est pas avec ses 10 000 hommes que l’Arabie saoudite et ses alliées vont pouvoir venir à bout des Houthis. Il y aura une fuite en avant sur les effectifs présents sur le sol du Yémen. Toutefois, chacun se souvient que le Yémen est un pays difficile à vaincre, de 1962 à 1970 l’Egypte qui avait essayé de déstabiliser le Yémen perdit 25 000, pour se retirer à la fin. L’autre question de taille est de savoir que vont faire l’Iran et ses alliés du Moyen Orient face à cette agression internationale commanditée par le président Hadi en fuite du Yémen.

Il est certain que si cette coalition conduite par l’Arabie saoudite avait plutôt choisie de combattre au sol l’Organisation de l’Etat islamique en Irak et en Syrie, elle aurait trouvé un plus grand écho au niveau mondial et aurait contraint les occidentaux dont les américains à mettre eux aussi des forces armées au sol.

Finalement en ce qui concerne le Yémen, si les saoudiens et Cie venaient à gagner face au Houthis et ses alliés, seule une solution politique pourra permettre de rétablir un semblant de calme dans ce pays, sauf à penser que cette coalition s’installe au Yémen pour quelques décennies.

Obama qui recevait il y a quelques heures le roi Salman d’Arabie saoudite, aura réussi au Moyen Orient à semer la plus grande pagaille jamais connue en laissant faire n’importe quoi.

A suivre…