Dalil Boubakeur emprunte un sentier dangereux

Dalil Boubakeur

Les églises même vides demeurent des lieux de cultes des catholiques, elles ne peuvent pas pour des raisons économiques devenir des espaces de vivre-ensemble. Les propos « insensés » de Dalil Boubakeur pourraient attiser des feux qui semblaient éteints.

 

Choquant

C’est le terme qui me vient à la bouche après avoir écouté les propos de Dalil Boubakeur, le recteur de la Grande Mosquée de Paris. Certes les propos sont arrachés par le journaliste d’Europe 1 Jean-Pierre Elkabbach, son clin d’œil visible sur la vidéo en dit long.

Invité d’Europe 1, le recteur de la mosquée de Paris a déclaré : « récupérer des églises vides pour servir le culte musulman c’est un problème délicat mais pourquoi pas. » Il a ainsi donné l’exemple de Clermont-Ferrand où des religieux ont accueilli des musulmans. « C’est le même Dieu, ce sont des rites qui sont voisins, fraternels, et je pense que musulmans et chrétiens peuvent coexister et vivre ensemble, » a conclu Dalil Boubakeur.

Dalil Boubakeur emprunte un sentier dangereux car les églises même vides demeurent des lieux de culte des catholiques, elles ne peuvent pas pour des raisons économiques devenir des espaces de vivre-ensemble religieux. Il ne faut pas sous le vocable « vivre ensemble » tout mélanger. Ce type de propos me heurte et me blesse. Créer des supermarchés de la religion, c’est le retour aussi des marchands du temple chassés par Jésus. Il y a assez de richesses en France avec la participation des fidèles de chaque religion pour créer autant de lieux de cultes que de besoin, pour que chacun puisse pratiquer librement sa religion.

Toute mon enfance j’ai baigné dans les odeurs et les chants des églises, même non pratiquant aujourd’hui, ce passé est imprégné dans les murs des églises, il suffit un instant de pousser la porte, s’assoir sur un banc puis s’agenouiller, pour ressentir toute cette force qui se dégage de ces lieux.

On peut toujours transformer une église en la désacralisant et en faire autre chose, alors ce n’est plus un lieu saint, cela devient un simple bâtiment.

Les propos « insensés » de Dalil Boubakeur pourraient attiser des feux qui semblaient éteints et feront le terreau de ceux qui vont dire qu’on veut réduire au silence leur vision de Dieu et s’approprier le lieu où ils exercent leur culte. La question que Jean-Pierre Elkabbach aurait pu poser à Dalil Boubakeur, le recteur de la Grande Mosquée de Paris, « peut-on imaginer un scénario inverse, des catholiques ou des chrétiens qui puissent aller prier régulièrement dans les mosquées d’Arabie saoudite ou du Qatar ? »

A suivre…