Le Qatar dans une mauvaise passe

Alors qu’en France les « gaffes «  s’accumulent » et que la FIFA pourrait remettre en question la Coupe 2022 au Qatar, la Shura vient de renvoyer à plus tard l’étude d’un projet de loi sur la Kafala et ses conséquences.

Le Qatar perd pied ?

Le coup asséné par le président de la commission d’audit et de conformité de la FIFA, Domenico Scala au Qatar n’est sans doute pas étranger à la mauvaise humeur des représentants de la Shura (Conseil Consultatif) qui viennent de demander à une commission qatarienne de faire une étude approfondie du système de la « Kafala » et de ses éventuelles modifications. Il faut dire que Domenico Scala a été clair, « S’il était prouvé que les attributions au Qatar et à la Russie ont uniquement résulté de l’achat de voix, alors ces attributions sont susceptibles d’être invalidées », précisant que « pour l’heure, ces preuves n’ont pas été apportées ».

Il dommageable pour la crédibilité du Qatar de faire croire que des études doivent encore être réalisées, avant un projet de loi qui est prêt depuis plusieurs années. Surtout que le Qatar ne cesse de dire qu’il n’a rien à se reprocher et ne pas avoir pesé sur le processus de la Coupe 2022. Puisque il est certain de ne pas être mêlé à un acte de corruption pourquoi reporte-t-il encore l’échéance d’un projet de loi sur l’évolution du droit du travail et des droits de l’homme ?

En France, il a encore quelques défenseurs mais qui vont rapidement manquer d’arguments tant à la fin leurs « propos seront ridicules ». Et que dire d’un procès contre le Front National qui ne rêvait pas d’une meilleure occasion pour dire « tout le bien qu’il pense du Qatar » ? Ce ne sont pas la légion d’honneur octroyé au DG de Qatar Airways, ni le prêt de 120 millions accordé à Stéphane COURBIT qui vont améliorer la détestable image du Qatar en France.

Que le Qatar défende ses intérêts on peut le comprendre, mais il faut éviter l’accumulation de « gaffes » en France, car le pauvre Jack Lang qui s’évertue du fonds du désert médiatique, à crier « J’aime le Qatar », n’aura bientôt plus de voix.

Même si le Qatar venait à perdre la Coupe 2022 et nous en sommes loin, il faudra bien faire évoluer le droit du travail et les droits de l’homme, car voilà un pays qui veut développer son tourisme et qui recule chaque jour un plus les nécessaires évolutions qui en feront un pays mondialement « acceptable et visitable ».

Oui, le Qatar est en mauvaise passe, mais pour autant il ne faut pas perdre pied, rien ne le justifie à ce jour.