Le Yémen première étape du plan saoudien

Dans quelques temps l’axe saoudien – égyptien et Cie, déroulera, grâce aux USA, le plan IKS, (Iraq chiite, Kurdistan, Sunnistan). Par la mise en place du Sunnistan (les sunnites d’Irak) l’Arabie saoudite aura son entrée en méditerranée.

 

Rassembler avant d’agir

Il y a quelques semaines nous interrogions sur les limites du pouvoir du roi Salman d’Arabie saoudite, or, il vient d’indiquer clairement au monde qu’il reprend la main non seulement au Yémen qui est une première étape mais partout où les intérêts de son pays sont en jeu.

Pour l’Arabie saoudite les tribus chiites zaydites (Houthi ) du Yémen ont détruit le semblant d’ordre qui se mettait en place avec le président Hadi.  Alors l’Arabie saoudite fait du Yémen son terrain d’entrainement pour bâtir une coalition, la transformer en une force arabe et Cie et dérouler son plan avec le soutien des américains, trop contents de ne pas être en première ligne et l’accompagnement psychologique des européens comme la France et l’Angleterre. Laurent Fabius ministre des affaires étrangères de la France est allé administrer ses premiers soins, le week-end passé, avec des termes simples « tenez bon roi Salman, tenez bon vous avez raison. »

Rassembler pour agir, le roi Salman fera ainsi le tri entre les vrai et faux amis. Sa stratégie concernant les Frères musulmans montre tout l’art de la guerre dont il fait preuve, en ne les attaquants plus de face, en les invitants à Riyad, il les désarme, il s’en occupera plus tard. Bâtir une coalition avec des fidèles du premier cercle comme l’Egypte qui va fournir les bataillons de soldats, l’armée égyptienne recrute massivement, ainsi que les Emirats Arabes Unis et le Koweït notamment pour les financements. Dans un deuxième cercle des quasis fidèles Bahreïn, Maroc, Jordanie, Soudan et dans un autre cercle le Qatar qui a un pied dedans par obligation. Les absents qui comptent, la Turquie, le Pakistan, l’Algérie, la Tunisie, l’Irak, le Liban, Oman…

C’est un premier pas, la coalition se transformera en « force arabe et Cie d’intervention ». Dans quelques temps l’axe saoudien – égyptien et Cie, déroulera, grâce aux USA, le plan IKS, le démembrement de l’Iraq (Iraq chiite, Kurdistan, Sunnistan). Le premier ministre iraquien l’a bien compris et a exprimé son indignation concernant les frappes aux Yémen qui pour lui ne sont qu’une première étape des saoudiens. La Turquie dans la personne de son président Erdogan s’est rendu en Iran après des discours dont il a le secret contre ce pays. Il sait que l’Arabie saoudite ne partage pas le pouvoir et surtout ne tolère pas la Turquie comme dernier refuge des Frères musulmans. Par la mise en place du Sunnistan (les sunnites d’Irak) l’Arabie saoudite aura son entrée en méditerranée. La pacification du Yémen par les armes est une nécessité et une indication claire à l’Iran qui aura son Iraq chiite s’il en reste aux discours comme aujourd’hui.

Quel sera l’avenir du Qatar, une fois la Turquie confiné dans son territoire, il sera donné dans le meilleur des cas en compensation aux Emirats Arabes Unis qui en ont fait la demande, ou plus simplement redevenir une province de l’Arabie saoudite.

Le roi Salman ne manque pas de projets pour l’avenir et il prépare ces deux successeurs et son fils au futur. Dans ce futur il n’y a pas de place pour Bachar El Assad, ni pour Al Qaïda, ni pour Daesh. Les américains seront toujours présents au Moyen Orient mais l’axe saoudien – égyptien et Cie fera la police.

Le rêve du roi Salman d’Arabie saoudite ira-t-il jusqu’au bout, arrivera-t-il à franchir cette première étape, le Yémen ? En tout cas il a mis le doigt dans un engrenage dont il ne peut plus sortir faute de perdre toute crédibilité.