Qatar, un cynisme inacceptable sur le droit du travail

Au moins une fois par mois le ministre du travail annonce des modifications pour améliorer le triste sort des expatriés de bas niveau de qualification. Dans la vraie vie rien ne s’améliore.

 

Qatar, les expatriés continuent de mourir au travail

Le ministre du travail du Qatar évoquait aujourd’hui devant des étudiants la dernière évolution du droit du travail au Qatar qui porte sur le paiement du salaire par voie électronique. Cette loi devrait progressivement être mise en application. Cette traçabilité va permettre aux salariés expatriés de pouvoir justifier en cas de problème, du non-paiement du salaire. Nous attendons la suite pour voir ce que l’Etat du Qatar fera concrètement dans ce cas-là.

En dehors de ce texte de loi et de quelques inspecteurs du travail en plus, la législation du Qatar n’a pas évoluée d’un pouce. En matière de conditions de travail, au Qatar les expatriés de bas niveau de qualification notamment dans la construction, continuent de mourir. Suryanath Mishra, l’ambassadeur du Népal au Qatar de 2007 à 2012 déclarait sur CNN ces dernières heures, que depuis 420 jours on décompte 290 morts népalais au Qatar uniquement dans cette communauté. Les expatriés les moins qualifiés, les plus fragiles, décèdent sans que le Qatar s’en émeuve. Mishra, l’ancien ambassadeur, apporte des informations sur la cause de la mort, 55% des travailleurs décèdent d’arrêt cardiaque, 20% meurent d’accidents liés au travail, 15% d’accidents de la circulation, et 10% se suicident. Alors, annoncer devant des étudiant que le Qatar travaille pour faire évoluer la législation cela s’apparente à du cynisme.