L’amitié qui lie le Qatar au Royaume Uni ne justifie pas tout

Plus de 2 % des qataris vivent en permanence à Londres, le Royaume Uni a des liens privilégiés avec le Qatar. L’émir a besoin de convaincre les autorités anglaises qu’il est de l’intérêt des deux parties de raffermir ces liens.

L’émir Tamim connait bien le Royaume Uni mais est-ce suffisant ?

L’émir Tamim est diplômé de l’Académie royale militaire de Sandhurst, au Royaume-Uni, pays où il a vécu plusieurs années. Après s’être rendu en France et en Allemagne, le temps était venu de rencontrer les autorités anglaises.

Jusqu’en 1971 le Qatar a été sous protectorat anglais et entre les deux pays des liens privilégiés se sont créés. Aujourd’hui près de 5000 qataris vivent en permanence à Londres, soit 2 % de la population du Qatar. Aller à Londres en voyage pour un qatari c’est presque un pèlerinage. L’émir a besoin de convaincre les autorités anglaises qu’il est de l’intérêt des deux parties de raffermir ces liens.

L’émir du Qatar doit faire face à une presse anglaise qui est très agressive sur le Qatar, en premier sur le financement du djihadisme, en deuxième sur l’attribution de la Coupe du monde 2022 de football, en troisième sur les conditions de travail des migrants et en général sur la problématique de non-respect des droits de l’homme.

L’achat en cours du siège social de HSBC à la veille de sa visite montre que le Qatar entend investir encore plus en Angleterre. Certes l’émir manie ces visites officielles avec dextérité se terminant en général par un Forum économique entre les deux pays. Mais le premier ministre anglais connaît bien lui aussi les qataris, ceux-ci ont une fâcheuse tendance lorsqu’ils croient être indispensables pour un pays à se comporter de manière cavalière avec ce pays. Le Royaume Uni est sans aucun doute très apprécié par les autorités qatariennes mais dans les actes ce n’est pas le premier pays pour ses investissements.

Cameron, premier ministre anglais a besoin en plus, de l’assurance que le Qatar n’aidera d’aucune manière les groupes terroristes qui se développent au Moyen Orient et au-delà  que le Qatar donne un sens à l’amitié qui lie les deux peuples. Les anglais sont très attentifs au respect des droits de l’homme et au bon traitement des migrants, or comme pour le financement du djihadisme, sur ces sujets, pour l’instant on est plus dans le discours que dans les actes.