La diplomatie française à la manœuvre en Irak

Fabius a utilisé ses vacances pour positionner la France utilement auprès des irakiens et des kurdes. La diplomatie française s’est trouvée au bon endroit et  au bon moment et n’a pas ménagé ses efforts pour contrer l’avancée de l’Etat islamique (EI) tout en posant les bases d’un Etat Kurde.

Les vacances studieuses de Fabius

En voilà un qui n’a pas ménagé ses efforts cet été pour être au bon endroit et au bon moment. Le chef de la diplomatie française après avoir échoué à positionner la France dans le conflit d’Israël contre le Hamas, par les égarements de son président et de ses conseils, s’est inséré dans les interstices de l’histoire pour positionner la France auprès des irakiens et des kurdes. Il faut féliciter Laurent Fabius pour son coup de gueule contre ses collègues européens partis en vacances et peu soucieux  du devenir des centaines de milliers de chrétiens et de yezidis persécutés par un Etat islamique qui commettait là une de ses plus grosses erreurs stratégique.

La diplomatie française a été à la manœuvre pour bloquer la « folle » avancée de l’Etat islamique, alors qu’Obama dansant sa fameuse chorégraphie « j’y vais ou j’y vais pas » hésitait à se positionner. Le nouveau Calife al-Baghdadi, seigneur de l’Etat islamique, théologien pratiquant, en s’attaquant aux chrétiens qui pourtant étaient prêts à payer pour rester chez eux, a donné une opportunité à Fabius de faire de la France la fille ainée de l’église romaine. Obama en bon américain qui met le seigneur à tous les sauces n’a pu faire autrement que d’intervenir voyant le petit français s’agiter pour poser les bases d’un Etat kurde dans un Irak à l’abandon.

Laurent Fabius a bénéficié en outre d’un concours de circonstances, aidé en cela par le renseignement français, concernant le départ du premier ministre irakien al-Maliki. Certains ont même imaginé que Fabius y était pour quelque chose, gardons les pieds sur terre, les américains remobilisés, notre rôle de facilitateur va rester secondaire mais non négligeable. Le président Hollande ferait bien d’écouter Fabius plus souvent il commettrait sans doute sur la politique étrangère moins d’erreurs.