Le Qatar va augmenter ses réserves d’eau potable

Assurer une autonomie d’eau potable de 7 jours va passer du projet à la réalité.

Le Qatar ne dispose actuellement que d’une autonomie d’eau de 60 heures.

Aussi étrange que cela paraisse un des pays le plus riche au monde ne dispose que d’une autonomie d’eau d’environ de 60 heures pouvant être portée à 72 heures au maximum. Alors que la population a explosé au Qatar, comme sur d’autres sujets notamment le logement les réserves d’eau n’ont pas suivi à la même allure.

Kahramaa qui est l’organisme au Qatar chargé entre autres de la problématique de l’eau, à travers le projet Water Security Mega Reservoirs Project,  vient de lancer des appels d’offres pour la fourniture de matériels pour construire des réservoirs géants et les infrastructures nécessaires, pour porter l’autonomie à 7 jours. C’est ainsi que le français Saint Gobain vient d’obtenir deux marchés d’un montant total de 200 millions pour la fourniture, de canalisations et robinetterie de gros diamètres, à une des entreprises chargé des travaux la Sté al-Jaber Engineering.

Le Qatar doit assurer avant tout une meilleure gestion de l’eau

Les résidents du Qatar consomment en moyenne 500 litres d’eau chaque jour, faisant de ce pays l’un des plus grands consommateurs d’eau du monde. Le Qatar n’a pas de rivières ni de lacs ; l’eau souterraine est la seule ressource d’eau douce disponible pour les besoins humains et agricoles du pays. La pluviométrie n’excède pas 75,2 mm par an. Avec la croissance rapide de la population et de l’urbanisation, l’utilisation de l’eau dessalée a été multipliée par 3.5 depuis 1995, atteignant près de 430 millions de mètres cubes en 2012.

Historiquement, les pays du golfe ont été les premiers à utiliser le dessalement et sont actuellement les plus gros producteurs d’eau dessalée dans le monde.. Mais si la bataille de l’eau n’est pas menée plus hardiment il faut s’attendre à des situations dramatiques. Que doit faire rapidement le Qatar pour remedier à ce retard ?

Un réseau de canalisations à maintenir et à remodeler car il engendre le double de la perte habituelle, 33 % au lieu de 16 % en moyenne dans les normes internationales (NI).

Une consommation à contrôler et stopper d’urgence, par habitant et par an elle est de 500 au lieu de 230 mètres cube (NI).

Une nappe  phréatique  en appauvrissement galopante qui n’arrive pas à se reconstituer et qui sera à terme comme en Arabie Saoudite, non consommable.

Une salinité de 40 à 70 g/l,  ce qui engendre un coût supplémentaire pour la dessaler. Il n’y a que la mer Morte qui est plus salée.

Une double pollution, en premier lieu pour produire l’eau et en deuxième lieu par les rejets de saumure des usines de dessalement qui  posent des problèmes pour la protection de l’environnement.

Le qatari moyen ne peut qu’être content d’une telle démarche mais doit quand même s’interroger, pourquoi à ce jour cela n’est pas déjà effectif. Le temps où le Qatar engloutissait des sommes considérables pour sa stratégie géopolitique n’est-il pas révolu ?