La justice qatarie incapable de traiter l’affaire Mahmoud Bouneb

En matière économique la justice qatarie n’est pas à la hauteur.

L’enlisement

Depuis septembre 2011, les dirigeants d’Al Jazeera Children dont Mahmoud Bouneb (tunisien) sont retenus contre leur gré au Qatar pour une affaire économique dont la justice n’arrive pas se dépêtrer.  Pourtant des auditeurs qataris et la société internationale Ernst & Young ont démontré qu’aucune action pénale ne pouvait être retenue contre les dirigeants de cette chaîne de télévision accusés de mauvaise gestion.

Alors qu’un verdict était attendu ces jours-ci voilà qu’un autre audit est demandé par le Juge pour vérifier les 3000 heures de programmes entre 2005 et 2011. Ce n’est plus une affaire judiciaire c’est devenu un chantage politique entre le Qatar et la Tunisie.

Nous l’avions déjà remarqué au moment de l’affaire Marongiu, un patron français injustement retenu au Qatar alors qu’il a été spolié par un associé qatari. Nous le voyons encore dans cette affaire Bouneb. En matière économique la justice qatarie n’est pas à la hauteur.

L’ONU avait en début d’année par la voix de Gabriela Knaul , rapporteur spécial , pointait du doigt l’indépendance du pouvoir judiciaire. Selon l’article 131 de la Constitution du Qatar «Les juges sont indépendants et ne sont soumis dans leur décision à aucune autre autorité que celle de la loi.» Le fait qu’une partie importante du personnel judiciaire soit composée de non nationaux sous contrat engendre une précarité ne leur permettant pas d’exercer leur fonction de manière sereine et en toute indépendance. Or Gabriela Knaul , rapporteur spécial de l’ONU, après huit jours d’enquête, indiquait que les dispositions constitutionnelles puissance de séparation entre l’exécutif et le judiciaire ne semblent pas être pleinement mis en œuvre.

La réforme de la justice qatarie devient une urgence.