Le suicide des agriculteurs en Inde

Le média – Pupitre international – dans un article sur l’agriculture en Inde aborde le drame du suicide des agriculteurs dans ce pays. (7 mai 2014)

On estime que toutes les douze heures, un agriculteur met fin à ses jours en Inde.

L’hebdomadaire Down to Earth rapporte l’histoire horrible du suicide d’un fils et de son père, tous deux travailleurs de la terre dans l’État du Madhya Pradesh. Intriguing India, la page réservée aux nouvelles indiennes sur le site de la chaîne de nouvelles Al Jazeera, consacre un article sur l’histoire d’une famille de fermiers détruite par le suicide du père et de ses fils. Laissant leurs femmes et leurs enfants seuls et leurs énormes dettes derrière eux, le problème du suicide est plus qu’alarmant. On estime que toutes les douze heures, un agriculteur met fin à ses jours en Inde.

Pourquoi?

Dans l’État du Telangana, on compte plus de 2000 suicides répertoriés seulement l’an passé. La raison principale est les dettes énormes qui font pression sur bon nombre de fermiers qui finissent par craquer.

Malgré l’investissement massif du gouvernement indien durant les années 1968-1978, aujourd’hui son implication dans le domaine agricole est faible, pour ne pas dire nul. Ainsi, le mode de vie précaire des fermiers, qui est à la merci des saisons et des conditions météorologiques, leur offre peu d’alternatives. Souvent, les banques ne veulent pas leur faire de prêts. Ils doivent ainsi faire appel à des prêteurs privés aux taux d’intérêt trop élevés.

Le manque de soutien financier et d’implication gouvernementale explique un manque flagrant de contrôle de la qualité et de la provenance des semences vendues aux fermiers. Ce manque de législation a permis l’implantation d’un marché de semences de mauvaise qualité. Mal informés, certains fermiers achètent ces semences et peuvent ainsi ruiner l’entièreté d’une production.

Finalement, le cycle de la vente est lui aussi source de problèmes, en raison d’un manque de régulation. La longue liste d’intermédiaires qui séparent considérablement le fermier du consommateur l’empêche de faire des profits convenables.

Ces nombreux problèmes sont à la source d’un stress immense chez les agriculteurs qui voient difficilement comment ils pourront s’en sortir. S’ajoutent à ces obstacles les saisons de plus en plus imprévisibles dues aux changements climatiques. Cette année, de fortes tempêtes de grêle ont touché le nord du pays, détruisant de nombreuses productions agricoles et augmentant encore davantage les conditions de vie précaires des agriculteurs.

Extrait de Pupitre International