L’émir Tamim gère son calendrier

En permettant à Naser Awartany de quitter le pays le 30 décembre l’émir Tamim sait qu’il marque l’opinion publique. Mais le point le plus remarquable qu’il vient de réussir est le rétablissement de relations de très bon niveau avec le Maroc. Tamim gère son calendrier et se place face aux chinois sur le continent africain.

 

Tamim essaie de sortir de la tempête médiatique

Comme dit la publicité « ce n’est pas fini ». Le récent reportage de TF1 sur les conditions de travail au Qatar montre que les médias internationaux ne lâcheront pas prise. La tempête durera tant que quelques signes consistants ne viennent montrer un chemin de reformes réelles de la vie au travail de plus de 1,7 millions de travailleurs expatriés. En plus des salaires, de l’endettement intolérable de ces travailleurs pour venir au Qatar, l’essentiel demeure la sécurité au travail. Sur ce sujet le Qatar bénéficie d’une certaine accalmie car c’est l’hiver mais le nombre de blessés et de morts demeure toujours hors normes. Et pour la France il reste encore un prisonnier au Qatar Jean Pierre Marongiu.

Sortir de la tempête médiatique même si c’est par intermittences est nécessaire pour l’émir Tamim pour montrer qu’il garde le cap de son pays même si pour l’instant il file droit sur les rochers.

C’est pour cela qu’il vient de réaliser coup sur coup deux bonnes affaires médiatiques. La sortie du Qatar d’Awartany et le rétablissement de relations cordiales avec le Maroc.

 

Le Maroc 20 ans après

Lorsque le Cheikh  Khalifa ben Ahmad  Al Thani 6e émir du Qatar fut détrôné sans violences par son fils Hamad, le roi du Maroc fit savoir qu’il n’acceptait pas cette situation. Depuis 1995 les relations entre les deux pays amis se sont distendues même si de temps en temps on alimentait cette petite flamme qui brillait encore. Ces 20 années viennent de se terminer avec la visite de Tamim  petit fils du Cheikh  Khalifa ben Ahmad  Al Thani.

Concrètement l’émir du Qatar vient de donner suite à un accord qui prévoit que l’Arabie saoudite, les EAU, le Koweit et le Qatar financent à hauteur de 5 milliards le développement économique du Maroc. En apportant 1,250 milliard de dollars l’émir respecte l’accord entre les 4 pays du Golfe et le Maroc. Cerise sur le gâteau il vient d’indiquer au Roi du Maroc Mohammed VI qu’il prenait demeure dans son pays pour y séjourner pendant les vacances. Reste à consolider les liens entre les deux hommes pour que 20 plus tard l’amitié Maroc – Qatar brille de nouveau.

 

Occuper le terrain en Afrique face aux chinois

Les bonnes relations avec le Maroc viennent compléter deux autres actions qui montrent que le Qatar ne veut pas laisser aux chinois, autre possédant de « cash », le continent africain. C’est ainsi qu’il vient de renforcer la trésorerie de la Tunisie et de signer un accord industriel pour la fabrication d’aciers en Algérie plus précisément à Bellara.

Comme l’aurait chanté en son temps Jean Ferrat, « Hou hou le Qatar est partout ». En effet descendant en dessous du Sahara nous aurons l’occasion prochainement de parler d’autres accords au Sénégal, Congo …

L’émir Tamim en attendant de trouver le minimum syndical pour se sortir de la problématique « expatriés » se sert des accalmies du calendrier pour donner en interne, par la visite du PSG, où en externe par des accords internationaux, une image du Qatar qui malgré la tempête continue de peser dans le monde.