Le miracle qatari commence à faiblir

 La croissance du Qatar continue sa baisse. Pour 2013 il atteindra difficilement 6 % obtenu par une expansion imprévue de la production de gaz. Le ministère de la Planification du développement et des statistiques est prudent pour 2014 car il prévoit une hausse de 4,6%.

 

Le miracle qatari commence à faiblir

Beaucoup de pays se contenteraient d’une croissance de 6 % annoncée pour 2013 au Qatar. Mais le ministère de la Planification du développement et des statistiques sait qu’en 4 ans le Qatar est passé d’une croissance de 16,7% en 2010, de 14,1 % en 2011, d’une chute brutale en 2012 à 6,3 % et atteindra difficilement 6 % obtenu par une expansion imprévue de la production de gaz en 2013. La prudence est de rigueur au ministère qui prévoit 4,6 % pour 2014. Cette prévision repose sur des prix du pétrole et du gaz en légère baisse car en cas de retournement du marché les conséquences seraient préjudiciables pour l’économie qatarie qui repose encore à plus de 73 % de son budget sur les ressources gazière.

 

Le Qatar ne tient pas compte de la réalité

Croire dans ce qu’on dit est important, mais avant de parler il faut être certain de ce qu’on dit. Lorsque l’émir dans un écrit récent parle de valeurs familiales fortes et d’utilisations sages des ressources naturelles  il sait très bien que cela fait partie de l’incantation et non de la réalité.

La famille qatarie explose et pour la première fois un expert indique que la prochaine génération pourrait mourir avant ses parents. Le nombre de divorces ne cesse de grimper et l’éducation des enfants est laissée au personnel  de maison, étranger au pays. L’éducation nationale même si elle se sépare de conseillers comme RAND est incapable d’atteindre les objectifs irréalistes fixés.

Pour les ressources naturelles, simplement sur le problème crucial de l’eau, l’utilisation massive d’usines de désalinisations rendra à terme les eaux aux alentours du Qatar impropres à la vie de la faune et de la flore. La concentration des travaux pour rattraper le retard en matière d’infrastructures contribue à une pollution importante sur le territoire du Qatar qui est un espace réduit.

 

Il vaut mieux des bases solides qu’un château de cartes

Le Qatar n’a plus besoin de jouer sur le paraître pour exister. Il est connu de la planète entière. Ce qui compte aujourd’hui et pour l’avenir ce sont des bases solides et non un château de carte virtuel basé sur une médiatisation à outrance sans réelles valeurs. L’exemple de la création du plus grand drapeau du monde montre l’infantilisme encore trop présent dans ce pays. L’émir Tamim lors de son discours de couronnement parlait de modestie nous en sommes bien loin.

Les bases solides reposent encore sur les ressources gazières et ses dérivés mais aussi sur des services solides comme la finance, le transport, la communication. Le secteur industriel doit être plus privilégié pour du long terme, l’accord de Bellara est un bon point s’il se réalise complètement, il devra être suivi par d’autres. Le développement d’une filière LUXE est une excellente piste de travail.

Des mauvaises pistes sont à abandonner comme vouloir faire du Qatar un lieu touristique. C’est encore pire que la Coupe du Monde 2022 qui est déjà un non sens économique. Vouloir imposer à la population qatarie des hordes de visiteurs, même classes moyennes, est l’idée la plus saugrenue des experts qui conseillent les autorités qataries. Le territoire qatari mérite un autre traitement que les bouleversements qu’il subit pour une activité dont les bases sont éphémères et qui ne tiennent pas compte du contexte régional. Il est nécessaire de revoir le plan Vision 2030 pour tabler sur une population au maximum de 1,5 millions de personnes permettant de respecter les habitants, les visiteurs, le territoire, de s’assurer d’un vrai développement durable. Lorsque l’émir Tamim dit « avoir besoin de temps » il ne dit rien d’autre que ce que disait sont grand père paternel  le Cheikh  Khalifa ben Ahmad  Al Thani 6e émir du Qatar. Moderniser mais en tenant compte des hommes et des ressources du Qatar, de bâtir sur bases solides et non un château de cartes virtuel.