1 Qatari sur 5 a souffert de dépression

Depression 001

Il y a quelques semaines nous titrions un article « Il est impossible d’être un citoyen ordinaire au Qatar ». Le docteur Fatima Moussa qui lance une alerte sur le dépistage précoce des difficultés de santé mentale qui impactent notamment la jeunesse Qatari, prolonge notre propos.

La jeunesse Qatarie est en souffrance

Organisée par l’OMS, la journée mondiale de la santé mentale est célébrée chaque année le 10 octobre. Elle vise à sensibiliser l’opinion aux problèmes de santé. Il  existe des interventions qui permettent de réduire la détresse physique et mentale des individus et les pertes qu’elle cause à la société. Pourtant, on constate qu’il subsiste une proportion importante de personnes atteintes de troubles mentaux qui ne bénéficient pas du traitement dont elles auraient besoin. Le docteur Fatima Moussa alerte sur le dépistage précoce de ces difficultés de santé mentale qui impactent notamment la jeunesse Qatari.

S’exprimant dans Doha News le docteur Fatima Moussa estime que prés de 18 pour cent de la population Qatari à un moment ou à un autre à souffert de dépression. Elle touche autant les expatriés que les nationaux mais ce sont en particulier les jeunes populations qui souffrent de stress et du stress au burn-out il n’y a qu’un pas.

Le philosophe belge Pascal Chabot dit du burn-out que c’est « une pathologie de civilisation » et affirme que c’est symptomatique de nos temps modernes. « Il n’est pas seulement un trouble individuel qui affecte certaines personnes mal adaptées au système, ou trop dévouées, ou ne sachant pas (ou ne pouvant pas) mettre des limites à leur investissement professionnel, écrit-il, il est aussi un trouble miroir où se reflètent certaines valeurs excessives de notre société. » (1)

L’ensemble des acteurs de la santé mentale au Qatar échafaude un plan pour faire face à cette situation préjudiciable à tous égards pour le Qatar.

 

Une jeunesse en danger de multiples façons

Nos lecteurs se souviennent de nos écrits sur les difficultés des parents Qataris qui ont à gérer un surpoids inquiétant de leurs jeunes. Et l’inquiétude de ces mêmes parents face à la montée rapide du diabète. Lorsqu’on rajoute la mortalité routière qui frappe les jeunes Qatari, cette accumulation de faits a de quoi inquiéter parents et autorités du pays.

Il y a une volonté réelle d’inverser ces courbes par le corps médical, les parents et les autorités.

Or l’avenir immédiat devrait se compliquer notamment pour la classe d’âge 18-25 ans qui une fois les études terminées souvent dans des écoles internationales loin de leurs familles ne trouve pas les débouchés qu’elle espérait. Elle sera sans doute une première tranche d’âge suivi par plusieurs autres qui auront à affronter les trentenaires actuels qui dirigent le pays pour quelques temps et les cadres expatriés qui leur sont préférés.

 

Une pression « extraordinaire »

 

Lorsqu’on examine de prés la population du Qatar dont le nombre exact n’est pas publiée, celui se situe entre 250 000 et 300 000 résidants. Le nombre de Qataris en âge de travailler est tellement faible qu’une pression « extraordinaire » est exercée sur ces  étudiants, travailleurs, entrepreneurs… qui définissent la réussite selon deux instruments l’argent et le pouvoir.

 Il y a quelques semaines le ministre de l’Education Nationale du Qatar a dû rencontrer des parents d’élèves en désespérance par l’échec scolaire de leurs enfants. Aux parents qui contestaient la notation trop sévère le ministre a répondu qu’il s’agissait de la crédibilité de la valeur des diplômes des étudiants qataris et qu’ils ne pouvaient pas être bradés.

 Cette pression est telle sur la partie « active de la population  » qu’elle aggravera  le taux de dépressions qui comme l’indique l’Organisation Mondiale de la Santé deviendra en 2020 la deuxième cause d’invalidité dans le monde. L’obsession de la réussite peut mener à une forme d’idolâtrie nous serions alors bien loin d’une vie équilibrée à laquelle aspirent beaucoup de Qataris qui ne sont pas millionnaires et rêvent d’être des citoyens ordinaires.

Dohanews