Impossible to be an ordinary citizen in Qatar

Mentalité de mercenaire

Il est impossible d’être un citoyen ordinaire au Qatar. Pour combattre le divorce galopant un organisme de bienfaisance qui a reçu l’aval du gouvernement offre un logement gratuit au moins pendant deux ans aux jeunes couples, mais pour autant, ce citoyen, échappe t-il au stress de la pression de la réussite ?

 

 Le ramadan terminé il faut reprendre de plus belles ses affaires

 Je vous vois déjà mes chers lecteurs disant Antonio ce matin ne va pas bien ! Il veut nous faire croire que le citoyen qatarien ordinaire, débordant de « fric » est à plaindre ? Justement ne vous méprenez pas je m’interroge sur le fait de pouvoir être un citoyen ordinaire dans ce pays. Le ramadan vient de se terminer, d’une certaine manière « une relâche » s’était installée pour pouvoir pendant ce mois réfléchir sur soi. Cette réflexion doit permettre de modifier, de corriger certains travers qui peuvent naître dans la vie courante d’un citoyen né au Qatar. Mais de plus en plus de « citoyens » sont atteints de cette maladie internationale « le stress ».

Les jeunes du  Qatar observent souvent ce qui se passe au Royaume – uni, rien qu’à Londres ils sont 5 000 à y vire en permanence. Une récente statistique indiquait qu’un britannique sur cinq souffre d’angoisse et de dépression. Ce mal guette ce citoyen qatarien autant que les autres et du stress au burn-out il n’y a qu’un pas.

Le philosophe belge Pascal Chabot dit du burn-out que c’est « une pathologie de civilisation » et affirme que c’est symptomatique de nos temps modernes. « Il n’est pas seulement un trouble individuel qui affecte certaines personnes mal adaptées au système, ou trop dévouées, ou ne sachant pas (ou ne pouvant pas) mettre des limites à leur investissement professionnel, écrit-il, il est aussi un trouble miroir où se reflètent certaines valeurs excessives de notre société. »

 

L’argent peut il tout régler ?

 Une information récente et officielle fait part d’un nombre de divorces de plus en plus important au Qatar, entre 2011 et 2012 plus 11 %. (1)

Afin d’aider ces couples en difficulté, un organisme de bienfaisance du Qatar a décidé d’offrir des logements meublés pour les couples nouvellement mariés. Les prix des loyers, la promiscuité familiale lorsqu’on n’a pas de logement , sont autant de sources de conflits qui peuvent mettre à mal les couples. Au bout de deux ans leur situation financière sera examinée pour voir s’ils ont les moyens de faire face… Cette assistance se retrouve dans beaucoup de moments de la vie d’un citoyen qatarien mais on s’aperçoit que les moyens mis à disposition ne suffisent pas. Les difficultés scolaires, l’obésité en constante évolution, le nombre de morts de jeunes sur les routes, le taux de divorce en progression  montre que cette « jeunesse Qatarienne » malgré les moyens mis à disposition à autant de mal à vivre que d’autres jeunes par le monde.

 

Une pression « extraordinaire »

 Lorsqu’on examine de prés la population du Qatar qui se situe au total à moins de 300 000 résidants, le nombre de personnes en âge de travailler est tellement faible qu’une pression « extraordinaire » est exercée sur ces  étudiants, travailleurs, entrepreneurs… qui définissent la réussite selon deux instruments l’argent et le pouvoir.

Il y a quelques jours le ministre de l’Education Nationale du Qatar a dû rencontrer des parents d’élèves en désespérance par l’échec scolaire de leurs enfants. Aux parents qui contestaient la notation trop sévère le ministre a répondu qu’il s’agissait de la crédibilité de la valeur des diplômes des étudiants qataris et qu’ils ne pouvaient pas être bradés.  Et il a rajouté qu’après l’échec il pouvait y avoir un temps de la réussite, il fallait pour cela travailler et repasser le diplôme.

Cette pression est telle sur la partie « active de la population  » qu’elle engendrera son taux de dépressions qui comme l’indique l’Organisation Mondiale de la Santé deviendra en 2020 la deuxième cause d’invalidité dans le monde. L’obsession de la réussite peut mener à une forme d’idolâtrie nous serions alors bien loin d’une vie équilibrée qui découle de la réflexion du temps du ramadan. Cela me fait dire qu’il est impossible d’être un citoyen ordinaire au Qatar pour l’instant.

 

1 – Mdps

2 – Photo : Asergeev