Kafala, le cas Zahir Belounis (1)

Zahir Belounis, un footballeur bloqué au Qatar. C’est un article de Jeune Afrique qui signale le cas.

Zahir Belounis envisage une grève de la faim

Depuis plusieurs mois, le Franco-Algérien Zahir Belounis est bloqué à Doha (Qatar) avec sa femme et ses deux filles. L’ancien milieu de terrain de Noisy-le-Sec, de l’Île Rousse et de Saint-Lô, passé par la Malaisie (Melaka TMFC) et la Suisse (la Tour-Le Pâquier) refuse de signer un document du club d’Al-Jaish, qui lui doit vingt-et-un mois de salaire. Le joueur, actuellement sans ressources, a décidé de porter l’affaire devant la justice qatarie. Zahir Belounis a passé la plus grande partie des deux dernières années, sans salaire, sans club ou toute perspective de retour à la maison. Mais le footballeur algérien Français est maintenant face à son avenir immédiat, sans ressources il n’a plus le choix.  «Je vais arrêter de me nourrir et commencer une grève de la faim», a expliqué le joueur de 33 ans.

Le retrait du passeport bloque le joueur au Qatar

La semaine passée, nous avons déjà abordé ce sujet «  le cas de l’international marocain Abdeslam Ouaddou . » Lui a réussi à quitter le territoire Qatarien, mais pas Zahir Belounis. En effet, celui-ci resté bloqué au Qatar à cause de la réglementation actuelle qui fait que votre « sponsor » ou souvent votre employeur garde votre passeport ce qui lui donne un avantage certain au moment de la discussion et comme dans ce cas, il vous dit «  si vous voulez avoir votre passeport retirez votre plainte. »

Nous avons sur notre site à plusieurs reprises demandé la suppression du « kafala ou sponsorship » ce que nous avons appelé véritable livret ouvrier qui était en pratique en France dans les années 1800. Le Qatar qui fait des efforts importants pour mener au bout la préparation de la coupe du monde 2022, dégrade son image avec le comportement de ces sponsorship qui n’en font qu’à leurs têtes sans penser aux conséquences. Des voix commencent à s’élever dans le pays pour dire que la coupe du monde n’est pas une bonne affaire car cela attire l’attention du monde entier sur la gestion du personnel d’un autre siècle. Sans doute, les dirigeants du pays avaient sous estimé ce qui allait se passer ou alors cela leur sert d’alibi pour bousculer leur propre société.

Le ministère du travail se dit actif

Mercredi passé,  ce ministère annonçait la création de la charte des droits des travailleurs migrants. Compte tenu du nombre actuel de travailleurs migrants au Qatar, prés de  1,6 millions et du million qui doit arriver, le Qatar ne peut échapper à cette nécessité « protéger les expatriés et leur assurer une sécurité et une santé au travail de haut niveau. » Or, comme le disait Hussein Al Mulla, sous-secrétaire d’Etat au Travail « Il y a sept ou huit ans, nous n’avions aucune législation du travail, nous sommes conscients que ce droit doit s’améliorer, mais il nous faut du temps. »