
Elle est donc imparfaite, influencée par les biais, les émotions et les préjugés de ceux qui la rendent. Néanmoins, elle reste un pilier fondamental de nos sociétés, une quête incessante de l’équilibre entre le droit et l’équité, entre la rigueur et la compassion et parfois de la finesse politique.
En France la perte de confiance gagne du terrain
La justice, en tant que garant de la démocratie, joue un rôle essentiel dans la protection des droits et des libertés individuelles. Elle veille à ce que les lois soient appliquées de manière équitable et juste, sans favoritisme ni discrimination. Dans une société démocratique, la justice assure que chaque citoyen, quel que soit son statut ou son origine, puisse accéder à une défense équitable et bénéficier d’un traitement impartial. L’affaire Marine Le Pen, en particulier la décision de la rendre inéligible pour 5 ans, interroge.
La justice a le pouvoir de contrôler et de limiter les abus de pouvoir, qu’ils viennent des gouvernements, des institutions ou des individus influents. En ce sens, elle constitue une barrière indispensable contre l’arbitraire et l’oppression, garantissant ainsi la pérennité des principes démocratiques. Par son action équilibrée, la justice contribue à maintenir la confiance des citoyens dans le système démocratique et à préserver la stabilité sociale.
Dans le monde réel, les Français expriment régulièrement leur frustration face à un système qu’ils jugent parfois opaque, complexe et éloigné de leurs préoccupations quotidiennes. Les retards accumulés dans le traitement des affaires, qu’elles soient civiles ou pénales, aggravent ce sentiment de mécontentement. Par ailleurs, certaines affaires très médiatisées, où des personnalités influentes semblent bénéficier d’un traitement de faveur ou de défaveur, alimentent également cette perte de confiance.
Douze ans plus tard le mur des cons est toujours présent
Cependant, malgré son rôle crucial, la justice en France fait face à une défiance croissante de la part des citoyens. Cette méfiance découle de divers facteurs, tels que des scandales judiciaires, des décisions perçues comme inéquitables ou influencées, et une lenteur des procédures qui laisse souvent les justiciables dans des situations d’incertitude prolongée. L’un des épisodes les plus emblématiques de cette défiance envers le système judiciaire français est l’affaire du « mur des cons ». En 2013, des photos d’un panneau affiché dans les locaux du Syndicat de la Magistrature ont été rendues publiques. Ce panneau, surnommé le « mur des cons », comportait les photos de personnalités politiques, de journalistes et de membres de la société civile, accompagnées de commentaires dénigrants.
Cet incident a provoqué une vive polémique et a alimenté les critiques sur l’impartialité et l’objectivité de certains magistrats. Nombreux ont été ceux à voir dans ce panneau une preuve de partialité et de mépris de la part de certains membres de la justice envers les opinions et les personnes qu’ils sont censés juger avec neutralité.
Le « mur des cons » a mis en lumière la nécessité de préserver l’éthique et la déontologie au sein du système judiciaire. Pour beaucoup, cet incident a symbolisé une rupture de confiance entre les citoyens et leurs juges, accentuant le sentiment que certains magistrats pouvaient laisser leurs opinions personnelles interférer avec leur devoir de justice.
Pour restaurer cette confiance
Il est crucial de renforcer les formations éthiques des magistrats, d’encourager une culture de respect et de neutralité, et de promouvoir des mécanismes de contrôle internes plus rigoureux. Il est essentiel que chaque justiciable puisse organiser sa défense. La transparence et la responsabilité des institutions judiciaires sont indispensables pour garantir que la justice reste un pilier solide de la démocratie et qu’elle soit perçue comme juste et équitable par tous les citoyens.