Transport : FO déterminée à faire annuler le PSE chez Flybus

FO dénonce un PSE « abusif », d’autant plus que la société appartient à Transdev, elle-même détenue à 66% par la Caisse des dépôts, soit l’État.

Information de Clarisse JOSSELIN Journaliste à L’inFO militante

Flybus, compagnie de transport aéroportuaire basée à Roissy-Charles-de-Gaulle, a annoncé le 21 décembre un plan social supprimant 22 postes sur 96.Notre société a décidé de déclencher un PSE en pleine fête de Noël, où est la politique d’aide de l’État aux entreprises fragilisées par la crise sanitaire ?, s’indigne Kamel Tourabi, délégué FO chez Flybus.

Cette entreprise assure le transfert de passagers entre les aérogares de Roissy-Charles-de-Gaulle et les avions, ainsi que le transport du personnel navigant vers leurs hôtels ou l’aéroport. En temps normal, elle transporte 9 millions de personnes par an, selon FO.

Victime du quasi coup d’arrêt porté au transport aérien par la pandémie de Covid-19, Flybus bénéficie depuis le mois de mars d’aides de l’État, avec notamment la prise en charge à 100 % de l’indemnisation de l’activité partielle.

Le 21 décembre, la direction a annoncé en CSE la suppression de 22 postes, soit près d’un quart des effectifs. Trois réunions de négociation sont prévues d’ici début février. 

On dénonce un PSE abusif qui cible seulement les salariés protégés et les plus anciens, poursuit le militant.

Aucune demande d’activité partielle de longue durée

Les syndicats FO, CFDT, CFE-CGT et CFTC ont saisi la Direccte le 30 décembre pour dénoncer des irrégularités dans ce PSE. En réponse, l’administration a adressé le 5 janvier une longue lettre d’observations à la direction de Flybus, expliquent-ils dans un tract. Selon eux, la Direccte enjoint notamment l’employeur de revoir le choix des catégories professionnelles afin d’éviter tout discrimination et ne pas cibler des salariés. Elle lui demande aussi que les critères d’ordre soient étudiés de nouveau en appliquant la convention collective et le code du travail. La Direccte reproche à la direction de ne pas l’avoir sollicitée en vue de trouver d’autres solutions telles que la mise en place d’une activité partielle de longue durée (APLD), alors que l’État a mis en place cette mesure pour venir en aide aux sociétés impactées par la crise sanitaire, poursuivent les syndicats. Ils rappellent également que Flybus a généré 1,8 million d’euros de bénéfices en 2019, pour un chiffre d’affaires de 15,8 millions d’euros.

D’autres sociétés dans la tourmente

Kamel Tourabi est d’autant plus indigné que Flybus appartient au groupe Transdev, qui a pour actionnaire majoritaire la Caisse des dépôts à hauteur de 66 %, soit l’État. Comment la Caisse des dépôts peut valider un PSE chez Flybus ?, interpelait l’intersyndicale FO-UNSA-CFE-CGC-CFDT-CFTC dans un précédent communiqué. Les revendications syndicales sont claires : la direction se doit de revoir sa position en annulant ce PSE non-conforme à la loi et de mettre en place une ALPD.

D’autres filiales du groupe Transdev implantées dans le pôle aéroportuaire de Roissy sont dans la tourmente. La direction de Visual a annoncé en octobre dernier la fermeture de l’entreprise qui emploie 63 salariés. Fin novembre, le départ de 14 salariés sur 17 a été annoncé chez TSF, selon l’AFP. Et Aéropass risque aussi de faire l’objet d’une restructuration. Une mobilisation intersyndicale sera organisé très prochainement avec les sociétés concernées, préviennent les syndicats.